Trois jours après la décision de la communauté de communes de l'Île d'Oléron de réclamer à Airbnb un montant total de 29,7 millions d'euros, la plateforme américaine de location d'hébergements est prise pour cible par Thierry Marx. Le chef étoilé, par ailleurs président du principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration l'Umih estime que "Airbnb dépasse les bornes". Il dénonce par conséquent ce qu'il appelle une "concurrence totalement déloyale".
Sur l'antenne de France Info, le 2 février, Thierry Marx a plaidé : "Aujourd'hui il y a un parc de location qui échappe complètement à l'Etat et qui n'est pas taxé, qui est une concurrence déloyale, totalement déloyale pour les gens dont c'est le métier de faire de l'hôtellerie restauration." La concurrence d'Airbnb, "on n'arrive plus à la gérer", a-t-il estimé, ajoutant que pour les saisonniers, "nulle part et notamment dans les zones touristiques, vous ne trouvez quelque chose à louer (...) vous n'avez plus de location pour vos saisonniers".
Les professionnels de l'hôtellerie protestent contre le manque d'encadrement de Airbnb
"Et cela devient un vrai problème, il y a des choses qui se louent quasiment sous le manteau et sans protection, avec des risques sanitaires mais aussi de sûreté", a-t-il dénoncé. L'Umih "demande la création d'une 6e catégorie de logements (classés selon leur utilisation) pour au moins qu'on ait un référencement du parc, des choses qui sont louées en parallèle de l'hôtellerie", a déclaré Thierry Marx.
Lire aussiNous devons donner envie de traverser la rue, plaide Thierry Marx
Soucieux d'apaiser les autorités des pays dans lesquels elle opère, la plateforme Airbnb assure communiquer "les revenus des hôtes à l'administration fiscale une fois par an depuis 2020" et fournir aux municipalités, conformément à la réglementation en vigueur, "des données détaillées sur les séjours effectués" via son site, depuis novembre 2021.
Airbnb : les communes ont récolté 148 millions d'euros de taxe de séjour en 2022
Le 13 janvier dernier, Airbnb indiquait ainsi avoir reversé 148 millions d'euros de taxe de séjour aux communes françaises en 2022, soit un montant en croissance de 60% comparé à l'année précédente.
Interrogé sur la réforme des retraites, Thierry Marx a déclaré que l'Umih "se battra" pour que les métiers de l'hôtellerie restauration soient dans les critères de pénibilité. "Il y a des gens qui ont travaillé, 25 ans, 30 ans, 40 ans dans une cuisine en station debout Ils ont des troubles musculo-squelettiques, il faut considérer que c'est un critère de pénibilité", a-t-il cité en exemple, estimant aussi qu'on ne pouvait pas être femme de chambre ou serveur jusqu'à 64 ans.
(Source : AFP).