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SOCIETE GENERALE

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Societe generale : Ce que la sortie de la Russie a coûté à Renault et Société Générale

vendredi 24 février 2023 à 07h30
Société Générale avait vu son bénéfice être plombé par la Russie

(BFM Bourse) - Les deux groupes cotés du CAC 40 ont dû passer d'importantes dépréciations comptables et renoncer à une part relativement importante de leurs revenus.

Un an après l'invasion de l'Ukraine par Moscou, nombreux sont les groupes du CAC 40 à avoir battu en retraite, l'impact des sanctions rendant difficilement tenable leur présence en Russie. Legrand a été le dernier en date, en annonçant au début du mois sa volonté de se désengager du pays et a passé une dépréciation sur les actifs en question atteignant 147 millions d'euros.

Un coût qui s'avère relativement modeste – la Russie ne représente que 1,5% des ventes totales de la société – au regard de l'impact qu'ont dû essuyer d'autres sociétés pensionnaires de l'indice parisien.

Renault a renoncé à son deuxième marché

Le constructeur automobile Renault a particulièrement souffert. Même si, grâce à d'excellentes performances financières par ailleurs, son cours de Bourse ne l'a finalement pas trop ressenti, l'action évoluant à 41,56 euros soit davantage que les 37 euros qu'affichait le titre avant que le marché redoute puis n'acte l'invasion russe.

Le groupe au losange a tout simplement dû se séparer de son deuxième marché après la France, avec en 2021, 482.264 immatriculations (contre 521.000 pour la France) et une part de marché proche de 29%. Renault était à la fois présent via Renault Russie et sa filiale russe AvtoVAZ, connue pour la célèbre marque Lada, et possédait trois usines à Moscou, Togliatti et Izhevsk. En termes de revenus, la Russie comptait pour 10% du total du groupe, soit 4,55 milliards d'euros.

Surtout AvtoVAZ affichait en 2021 une rentabilité opérationnelle nettement supérieure à celle de Renault, autour de 8,7% contre 3,6% pour l'ensemble de Renault.

Las. Les sanctions internationales ont progressivement empêché les usines russes de fonctionner, avec notamment des difficultés d'approvisionnements pour certains composants électroniques. Après quelques semaines de "stop and go", Renault a décidé en mai de céder 100% de Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,7% dans AvtoVAZ à NAMI, un institut de recherche dépendant du ministère russe de l'Industrie. "Une décision douloureuse", reconnaîtra Luca de Meo, le directeur général. Selon plusieurs médias, ces cessions se sont faites au prix du rouble symbolique. Le groupe a néanmoins prévu une option pour racheter sa participation dans AvtoVAZ au cours des six prochaines années.

Comptablement, le retrait s'est soldé par une charge comptable de 2,3 milliards d'euros revenant à tirer un trait sur la valeur de ces actifs russes. Ce qui a empêché Renault de publier un bénéfice au titre de 2022 avec une perte nette de 338 millions d'euros. Au-delà des chiffres, l'abandon de la Russie, s'il a constitué un mal nécessaire, a renforcé la vulnérabilité du groupe au continent Européen.

SocGen a clos une aventure

Pour Société Générale, le retrait de Russie s'est lui aussi fait dans la douleur. Le pays représentait 18,6 milliards d'euros d'exposition (l'ensemble des contreparties et risques d'une banque) soit 1,7% du total en 2021. En valeur, ce montant s'avère quatre à six fois supérieurs à ceux de Crédit Agricole et BNP Paribas.

De plus la Russie contribuait au produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires pour une banque, à hauteur de 2,8% du total, et un brin moins (2,7%) au résultat net part du groupe. Société Générale était notamment présent via sa filiale Rosbank, qui représentait environ 80% de son exposition dans le pays et dont elle était devenu actionnaire majoritaire en 2008. Fin 2021, Société Générale lui avait fixé comme priorité de devenir un leader du développement durable en Russie et lui avait assigné un objectif de croissance de sa base de clients dans la banque de détail de 5% à 10% par an.

Mais là encore la banque de la Défense a dû se résoudre à couper les ponts avec la Russie. En avril, Société Générale cède ses activités de banque et assurance dans le pays et vend Rosbank à Interros Capital, propriété du milliardaire russe Vladimir Potanine, et ex-propriétaire de…Rosbank.

Cette "sortie ordonnée", comme l'a qualifiée la banque, a grevé son bénéfice net à hauteur de 3,3 milliards d'euros sur l'ensemble de 2022. Sans cette charge exceptionnelle, l'établissement aurait égalé son record de profits en 2021.

Contrairement à Renault, Société Générale n'a depuis pas réussi à redresser son cours de Bourse, qui dépassait les 30 euros avant l'escalade en Ukraine. Son action se situe actuellement à 27,72 euros.

Les lourdes dépréciations de TotalEnergies

Reste que la plus lourde charge a été accusée par le groupe pétrolier TotalEnergies, avec des dépréciations et provisions de 14,8 milliards de dollars au titre de 2022, ce qui n'a pas empêché la major de dégager un résultat net record de plus de 20 milliards de dollars (19 milliards d'euros) grâce au bond des prix des hydrocarbures sur le marché. La société a notamment déprécié la totalité de sa participation de 19,4% dans le producteur de gaz naturel russe Novatek, participation qu'il ne peut céder en raison des sanctions à l'encontre de la Russie.

Le géant pétrolier possède encore, outre ses parts dans Novatek, une participation de 20% dans le projet de gaz naturel liquéfié, Yamal LNG. "Depuis le début de l’année, nous nous sommes désengagés progressivement de tous les contrats, tous les projets et tous les champs qui avaient uniquement une vocation domestique. Nous avons été partenaire d’un certain nombre de champs de gaz à usage domestique, nous en sommes sortis. Il ne nous reste qu’une participation dans l’usine de Yamal LNG et ce fameux contrat de gaz naturel liquéfié, qui est un contrat européen et un engagement", expliquait le PDG de groupe en novembre 2022 devant les députés.

"Pour nous désengager, deux solutions s’offrent à nous : soit les autorités russes nous exproprient – ce qui n’est pas totalement impossible, ils viennent de le faire pour d’autres groupes occidentaux – ; soit l’Union européenne décide de sanctionner les importations de gaz russe. Or elle ne l’a pas décidé, ni les leaders européens avec lesquels nous sommes en relation. Nous continuons donc à acheminer ce gaz naturel liquéfié", poursuivait-il. "La question n’est pas financière, la question est d’approvisionner l’Europe en gaz naturel liquéfié", assurait le dirigeant.

Julien Marion - ©2024 BFM Bourse
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