Pendant longtemps, Bonduelle a vu la Russie comme un eldorado. Ces derniers mois, le conte de fées a viré au cauchemar. L'entreprise légumière, qui a refusé de répondre à Challenges, a une position ambiguë: "Nous avons suspendu tout investissement en Russie et décidé de dédier les bénéfices sur les ventes à la reconstruction de l'Ukraine", expliquait le groupe, quatre mois après l'offensive russe.
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Bonduelle a choisi de rester en Russie, où il possède trois usines de légumes en conserve et surgelés. Tout en promettant qu'il ne soutient pas l'agression de l'Ukraine… "Ils ont mis vingt-cinq ans à installer leur marque, connue de tous les consommateurs, explique un analyste financier. Ils ont créé une filière de production dans le sud du pays. Ils n'ont pas voulu offrir leur outil industriel et leurs parts de marché à un concurrent local." Bonduelle exploite près de 10.000 hectares de terres très fertiles dans une région ensoleillée et arrosée. Grâce à d'excellents rendements agricoles et des ventes dynamiques, la Russie a représenté jusqu'à 10% des ventes du groupe.
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Produits envoyés aux militaires russes
Cette "neutralité" révolte ses détracteurs, qui ont relayé des photos de colis alimentaires envoyés aux soldats russes avec des produits Bonduelle et un message de soutien au logo de la marque. L'entreprise dénonce un faux. Mais selon une enquête de TF1, elle a bien alimenté une opération de charité et certains de ses produits ont été adressés aux militaires mobilisés par Poutine par une banque alimentaire russe. Peu disert, Bonduelle affirme des valeurs fortes, "un engagement pour la planète, l'alimentation et les hommes". En restant chez l'agresseur de l'Ukraine, elle torpille ce discours humaniste.
