Une installation pétrolière de l'entreprise Aramco près d'Al-Khurj le 15 septembre 2019

La compagnie Aramco, détenue en grande partie par l’Etat saoudien, a dégagé un bénéfice net 161,1 milliards de dollars en 2022.

afp.com/FAYEZ NURELDINE

Le géant pétrolier saoudien Aramco a annoncé, dimanche 12 mars, des bénéfices records en 2022 grâce à l’envolée des cours du brut, s’attirant des critiques en pleine crise climatique et énergétique. La compagnie, détenue en grande partie par l’Etat saoudien, a dégagé un bénéfice net 161,1 milliards de dollars, en hausse de 46 % sur un an, selon un communiqué publié à la bourse de Ryad. Il s’agit des profits les plus élevés pour Aramco depuis l’introduction de 1,7 % de ses actions à la Bourse saoudienne, en décembre 2019.

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Comme d’autres majors pétrolières dans le monde qui ont engrangé des bénéfices records totaux de 151 milliards de dollars en 2022, les résultats d’Aramco n’ont pas manqué de faire réagir. "Il est choquant qu’une entreprise réalise des profits de plus de 161 milliards de dollars en un an à travers la vente d’énergies fossiles, le principal facteur de crise climatique", a déploré la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, dans un communiqué. "C’est d’autant plus choquant que cet excédent a été amassé en pleine crise mondiale du coût de la vie aggravée par la hausse des prix de l’énergie", conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a-t-elle ajouté.

Mercredi 8 février, c’était le groupe TotalEnergies qui annonçait un bénéfice de 20,5 milliards de dollars, soit environ 19,1 milliards d’euros. À titre de comparaison, les profits de la multinationale française étaient de 16 milliards en 2021. Parmi les autres indicateurs très suivis, le résultat net ajusté s’élève à 36,2 milliards de dollars, le double par rapport à 2021.

Les autres géants mondiaux du pétrole affichent également des résultats impressionnants. La major pétrolière américaine ExxonMobil a dégagé un profit record de 55,7 milliards de dollars en 2022, profitant du bond du cours des hydrocarbures lié à la reprise de la demande et au tarissement de l’offre russe.

Et son compatriote américain Chevron n’est pas en reste, puisque l’entreprise affiche 35,5 milliards de profits. Le géant de l’énergie britannique Shell a, lui, enregistré en 2022 le bénéfice le plus élevé de son histoire et a annoncé des redistributions massives à ses actionnaires. Shell a vu son bénéfice net part du groupe grimper à 42,3 milliards de dollars. De son côté, le groupe britannique British Petroleum a dévoilé un profit de 26,7 milliards de dollars.

Comment expliquer ces bénéfices records des compagnies pétrolières ? Le prix du baril, qui a plus que doublé grâce à l’envolée des cours des hydrocarbures, a été tiré par le rebond de la demande post-pandémie et par la baisse des exportations russes après l’invasion de l’Ukraine par Moscou. L’invasion a créé une onde de choc sur le marché pétrolier avec un cours du baril qui s’est immédiatement envolé pour côtoyer les sommets de mars à mai 2022. Avec de tels profits, la question importante est de savoir où va cet argent ? Une grande partie des bénéfices est redistribuée aux actionnaires sous la forme de dividendes.

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