(BFM Bourse) - Le métal précieux s'approche des 2.000 dollars, les tumultes sur le marché ayant conduit les investisseurs à se réfugier sur cet actif.
La relique "barbare", comme la surnommait le grand économiste John Maynard Keynes, s'apprête à signer une belle semaine.
Alors que les marchés actions ont chuté, croulant sous les craintes d'une crise bancaire, l'or a nettement progressé au cours des dernières séances.
Depuis les débuts de la panique sur le secteur, vendredi dernier, l'once d'or a pris plus de 6% s'échangeant à 1.956,1 dollars, vers 15h15 ce vendredi, selon les cours de Marketwatch.
Les cours de l'or dépendent en grande partie de l'évolution des taux d'intérêt. L’or ne produit pas de revenu, comme des dividendes ou des coupons. L’augmentation des taux malmène ainsi l’arbitrage qui consiste à investir dans l’or plutôt que de placer la trésorerie et donc toucher les intérêts.
Le grand bénéficiaire
Or, les craintes sur les banques ont amené le marché à espérer que les banques centrales marquent une pause dans les relèvements des taux directeurs ou tout du moins qu'elles les ralentissent. Notamment au niveau de la Réserve fédérale (Fed), qui tiendra la semaine prochaine sa réunion de politique monétaire.
"Le métal précieux est sans aucun doute le plus grand bénéficiaire de la crise financière actuelle, puisqu'il est en passe de réaliser sa meilleure performance hebdomadaire depuis novembre de l'année dernière. Les traders en or savent qu'il y a encore beaucoup d'événements inconnus, et l'or est l'alternative idéale pour se couvrir", souligne Naeem Aslam, de Zaye Capital.
Craig Erlam, d'Oanda notait lui jeudi soir que l'or bénéficie d'une "ruée" sur les actifs jugés sûrs comme l'or, donc, mais aussi les obligations d'Etat.
"La question que se posent les traders est de savoir si la peur est désormais intégrée dans les esprits [du marché, NDLR], ce qui signifie que les rendements [donc les taux d'intérêt, NDLR] pourraient diminuer lorsque/si la poussière retombe, ce qui pourrait constituer un handicap à court terme pour l'or, ou si les turbulences ne font que commencer", poursuit-il.
L'intermédiaire de marché estime que de nouvelles tensions pourraient permettre à l'or de casser la barre des 2.000 dollars l'once.