L’informatique quantique prête à détrôner les ASICs ? – Et hop, c’est dans la boite. Non, nous ne parlons pas du chat de Schrödinger, mais bien des machines quantiques. Ces dernières, loin de menacer Bitcoin, pourraient au contraire, dans les prochaines années, révolutionner le minage tel qu’on le connait. Ce sont les éléments mis en lumière par deux chercheurs de l’Université du Kent en Angleterre à travers un rapport inédit. Prenez garde, les révélations qui vont suivre pourraient bien vous mettre dans tous vos états. Explications.
Le minage quantique pour économiser l’énergie
Et si l’informatique quantique, à l’image de l’intelligence artificielle, pouvait apparaitre dans notre quotidien bien plus tôt que l’on ne l’aurait cru ? Et si demain, les ASICs devenaient obsolètes, substitués par des appareils capables de réduire drastiquement leur consommation ? Ces révélations ont été récemment publiées dans un document de recherche par deux scientifiques de l’Université du Kent en Angleterre.
Ces deux chercheurs ont comparé trois différents modèles d’ordinateurs quantiques au célèbre Antminer S19 XP, l’une des machines les plus utilisées pour miner du bitcoin. Selon leurs données, les opérations de minage de bitcoins dans le monde consomment plus de 150 TWh en une année.
« Nous avons démontré que la transition vers du mining basé sur l’énergie quantique pourrait permettre d’économiser, de manière relativement conservative, approximativement 126,7 TWh, ou exprimé de manière différente, la consommation totale d’énergie de la Suède en 2020. »
L’une des principales difficultés qui limite pour l’instant l’émergence à grande échelle de l’informatique quantique est la gestion des erreurs. Ces dernières doivent être systématiquement corrigées pour éviter de fausser l’ensemble des calculs. Un challenge qui s’avère en réalité contournable dans le cas très spécifique du minage.
À l’inverse d’un ordinateur, une machine de minage n’a pas besoin de permettre la réalisation d’une multitude de tâches différentes. Elle doit simplement se contenter de réaliser une seule fonction, celle dans laquelle elle est le plus douée : calculer. Et même en tenant compte de cela, ce n’est pas grave si elle se trompe de temps en temps. Il n’y aura qu’à relancer le calcul au prochain bloc de Bitcoin. Ainsi, la transition des machines de minage vers leur version quantique pourrait s’en retrouver grandement simplifiée.
L’Humanité est à quelques qubits de miner du Bitcoin
En effet, dans le mining blockchain, le taux de réussite, même avec une machine au sommet de l’état de l’art technologique actuel, reste relativement faible. Selon l’étude, une machine de minage n’a besoin que d’un taux de 0,000070% pour être profitable. De fait, compte tenu de cette faible probabilité, cela devient soudain beaucoup moins grave de faire une erreur de calcul de temps en temps.
Ce que nous montre le rapport, c’est que la fonction de minage assurée par les ASICs étant très basique, elle pourrait potentiellement d’ores et déjà être assurée grâce à des machines quantiques.
« Une machine de minage quantique ne constitue pas un ordinateur quantique universel, et n’a pas besoin de l’être. Un mineur quantique n’a besoin d’être performant que sur une unique tâche [résoudre un calcul]. »
De fait, l’objectif devient soudain atteignable. Enfin, presque. Il reste toutefois encore quelques défis à surmonter avant de véritablement voir émerger une telle technologie. En effet, pour parvenir à une économie d’énergie concrète par rapport aux machines de minage actuelles, il faudrait, selon le rapport, que les mineurs quantiques atteignent une taille de 512 bits quantiques (ou qubits).
Or, les systèmes actuels les plus performants parviennent tout juste à stabiliser quelques instants des « ordinateurs quantiques » de taille comprise entre 50 et 100 qubits. Il reste donc un peu de chemin à parcourir avant d’obtenir les 512 qubits nécessaires. Ce n’est donc pas demain que vous pourrez installer dans votre salon une belle machine de minage quantique pour déterrer vos précieux BTC.
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