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Dans l’Indre, le dernier fabricant français de jantes en aluminium à nouveau dans la tourmente

Fournisseur de Renault et de Stellantis, Impériales Wheels, situé près de Châteauroux, vit dans la crainte d’une liquidation, malgré un rachat récent et le versement d’aides publiques massives pour moderniser le site.

Par  (Blois, correspondant régional)

Publié le 16 mars 2024 à 15h00

Temps de Lecture 2 min.

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Au Salon de l’Auto de Paris, le 2 octobre 2014.

Après sa reprise en 2022 par la société EDS, l’entreprise Impériales Wheels, qui emploie 180 salariés dans la zone industrielle de la Martinerie, à Diors (Indre), près de Châteauroux, est à nouveau menacée. Elle a déposé le bilan le 22 février, se déclarant en cessation de paiements auprès du tribunal de commerce. Un nouveau repreneur est espéré pour le 18 avril.

L’enjeu est important : le maintien d’Impériales Wheels symbolise l’affirmation de cette souveraineté industrielle, « indispensable à l’autonomie stratégique de la France », d’après le gouvernement, et vitale pour la région Centre-Val de Loire, riche de sous-traitants de l’aéronautique, de l’armement et de l’automobile. Pour son président (PS), François Bonneau : « Rien ne sert de paniquer devant l’arrivée massive des véhicules électriques chinois si on n’est plus foutu de fabriquer des jantes en France, élément fondamental d’une voiture. Il s’agit en plus, ici, de roues plus légères, afin de faire baisser le poids des véhicules. Il faut que les constructeurs automobiles s’engagent davantage, que tout soit mis en œuvre pour que ce projet tourné vers l’avenir puisse se concrétiser et que le savoir-faire des salariés soit préservé. »

La région a versé la totalité des 5 millions d’euros promis lors du plan de sauvetage, soit la même somme que le repreneur Emile Di Serio, président du groupe de fonderie français Saint Jean Industries. Mais l’Etat a été l’investisseur principal, avec 29 millions d’euros distribués sur les 40 millions d’euros consentis. Le repreneur a aussi bénéficié de 7 millions d’euros de prêt, dans le cadre du fonds Avenir Automobile, un outil abondé par des constructeurs français et destiné à épauler les équipementiers de la filière.

Toute cette manne a servi à financer la masse salariale et à acquérir des machines pour concevoir l’une des huit nouvelles lignes de production prévues : un outil high-tech permettant d’augmenter les cadences et la qualité des jantes, tout en diminuant les coûts de production et la quantité de déchets. Faute d’argent, l’espoir d’ouvrir sept autres lignes d’ici à juin est anéanti. Les salariés ont même été placés en chômage partiel.

Repreneur activement recherché

Tout en reconnaissant l’impact de la hausse du coût de l’électricité et des matières premières sur la trésorerie de l’entreprise, le préfet de l’Indre, Thibault Lanxade, ancien entrepreneur et ancien vice-président du Medef, regrette une mauvaise gestion du repreneur, qu’il dit avoir constaté dès l’été 2023, lors d’une série de réunions de crise. M. Lanxade met en cause « des dérapages et des changements de stratégie qui ne concordaient plus avec les moyens à sa disposition ». Si les anciennes lignes de production, vétustes, ont permis à Impériales Wheels d’honorer toutes les commandes des clients historiques Renault et Stellantis, le préfet déplore que « les engagements de clients supplémentaires ne soient jamais arrivés ». Il était question de Tesla, Land Rover et Porsche. Les salariés, pour leur part, regrettent une direction peu encline au dialogue, des manageurs aux abonnés absents. « Les ouvriers sont résilients, mais échaudés », résume le préfet.

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