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Fonderie d’aluminium primaire Aluminium Dunkerque, à Loon-Plage (Nord), le 11 mars 2024.
Extérieur de l’usine, construite en 1991.
ANTONIN LAINÉ / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

A Dunkerque, dans la plus grande fonderie d’Europe, l’aluminium doit prendre le virage de la transition énergétique

Par  (Dunkerque [Nord], envoyé spécial)
Publié le 22 mars 2024 à 04h30, modifié le 22 mars 2024 à 13h46

Temps de Lecture 4 min.

Le site occupe à lui seul 65 hectares sur le grand port maritime de Dunkerque (Nord). Il passerait presque pour discret comparé aux 450 hectares de sa voisine, l’aciérie d’ArcelorMittal, située à quelques centaines de mètres sur sa droite, le long de la côte de la mer du Nord.

A sa gauche, au loin, on distingue les tours de la centrale nucléaire de Gravelines. Et, de l’autre côté de la départementale, côté terre, le promeneur égaré peut apercevoir les premières constructions de la future gigafactory (usine géante) du jeune fabricant français de batteries électriques Verkor.

Aluminium Dunkerque se trouve en plein cœur du Dunkerquois, vitrine du renouveau industriel français. C’est sur son site d’ailleurs qu’Emmanuel Macron s’est rendu en mai 2023, avec casque et équipement de sécurité, pour détailler sa politique nationale de réindustrialisation. Evacuons d’emblée les superlatifs : l’entreprise est la plus importante fonderie d’aluminium primaire d’Europe, avec quelque 700 salariés et 300 000 tonnes de métal produites chaque année par ses 264 cuves d’électrolyse et ses sept fours de fusion.

Un matériau stratégique

Implanté à Loon-Plage, en périphérie de Dunkerque, le site classé Seveso seuil haut est le plus grand consommateur d’électricité dans tout le pays. Il consomme à lui seul chaque année 4 térawattheure (TWh), soit environ 0,9 % de la consommation d’électricité en France. Ou une demi-tranche de la production totale de la centrale de Gravelines.

Un véhicule spécifialisé vide une poche d’aluminium en fusion provenant des cellules d’électrolyse dans un four de maintien, pour en ajuster la composition selon la demande du client. A la fonderie Aluminium Dunkerque, à Loon-Plage (Nord), le 11 mars 2024.

Tout devrait sourire à Aluminium Dunkerque. Léger, souple et recyclable, l’aluminium est considéré comme un matériau stratégique de la transition environnementale, en contribuant notamment à l’allégement des véhicules dans l’industrie automobile ou en étant une solution alternative à la suppression des plastiques à usage unique dans le secteur de l’emballage. Sa demande devrait fortement augmenter dans les prochaines années. Chez Aluminium Dunkerque, on prévoit de doubler la production à l’horizon 2050, à environ 600 000 tonnes de métal vendues sous forme de lingots ou de plaques.

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Mais la fabrication d’aluminium est aussi une des industries les plus énergivores et polluantes, et Aluminium Dunkerque fait partie des cinquante sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France, avec près de 520 000 tonnes équivalent carbone émises en 2019, selon le ministère de l’industrie. En cause principalement, l’étape du bain d’électrolyse, qui utilise des anodes en carbone d’une tonne qui produisent du CO2 en se consumant dans les cuves. « On émet 1,8 tonne de CO2 par tonne d’aluminium produite, c’est déjà un très bon résultat par rapport à la plupart de nos concurrents mondiaux », estime Sylvain Delenclos, superviseur des opérations chez Aluminium Dunkerque.

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