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Quand les banques vous conseillent en art

Quelques établissements haut de gamme se sont dotés d’un département spécialisé dans la gestion de patrimoine et des services liés à l’art.

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Publié le 24 mars 2018 à 07h15, modifié le 26 mars 2018 à 07h47

Temps de Lecture 3 min.

Un accrochage d’une vidéo d’Alain Fleischer dans le hall de la Banque Neuflize OBC.

Selon le rapport « Art et finance » publié en 2016 par Deloitte Luxembourg (lien vers PDF en anglais), en collaboration avec ArtTactic, 78 % des conseillers en patrimoine estiment que leurs activités de gestion devraient intégrer des services liés à l’art. C’est déjà le cas pour les grandes banques privées. Associée depuis près de dix ans avec la société londonienne de conseil en art 1858, la Société générale banque privée compte renforcer cette année son offre en interne. UBS, Neuflize OBC ou BNP Paribas, disposent, elles, depuis longtemps de services spécialisés intégrés.

Leur rôle ? Guider leurs clients, novices ou avertis, pour optimiser fiscalement leur patrimoine ; les accompagner dans l’achat et la vente d’œuvres, notamment en cas de succession ou de divorce. « Notre rôle, c’est d’être des facilitateurs », résume Mathilde Courteault, responsable du département art chez Neuflize OBC. Et d’ajouter : « On ne fait pas de conseil à l’achat. On ne leur dit pas achetez ça, vous gagnerez 10 % en dix ans, mais on pratique le sur-mesure. » Et la pédagogie. Car les questions affluent. Quel est le juste prix d’une œuvre d’art ? Doit-on vendre de gré à gré ou aux enchères ? Faut-il se délester vite d’un tableau ou est-il plus opportun d’attendre ?

Commissions dégressives

Pour y répondre, ces services doivent à la fois connaître le marché de l’art sur le bout des doigts, ou à défaut disposer d’un bon réseau d’experts référents. Plutôt que de courir tous les lièvres, certains se spécialisent. BNP Paribas ne se concentre par exemple que sur les beaux-arts. Si le conseil est inclus dans la prestation d’ensemble de la banque, toute transaction effective fait l’objet d’une commission. Chez BNP Paribas, celle-ci est dégressive de 10 % à 2,5 %, sachant que le montant minimum d’intervention s’élève à 60 000 euros en France et à 150 000 euros à l’international.

L’accompagnement ne s’arrête pas là. Pour se différencier, les banques privées ajoutent d’autres services à leur palette. BNP Paribas a ainsi négocié le dépôt par trois clients de la banque de tableaux de Pierre Soulages au musée éponyme de Rodez. « Ces collectionneurs avaient envie que leurs tableaux soient dans des musées, et on les a mis en relation », confie Antoinette Leonardi, responsable du département Art de la banque. Neuflize OBC est la seule banque privée parisienne à proposer le nantissement des œuvres pour garantir des prêts bancaires. Très en vogue aux Etats-Unis, cette activité reste toutefois marginale au sein de la banque. « On ne le fait que pour nos clients historiques », indique prudemment Mathilde Courteault.

Travail de longue haleine

Bien que la majorité des banques privées ait pris le pli du conseil en art, HSBC a décidé d’arrêter depuis cinq ans cette offre, sous-traitée jusque-là à la société 1858. « Ce n’est pas le cœur de notre business et en cinq ans d’activité nous avons présenté seulement une vingtaine de clients à notre prestataire, admet Xavier Richard, directeur de l’ingénierie patrimoniale dans la banque. Contrairement à ce que nous pouvions penser, le client ne nous reconnaissait pas comme apportant un service puisque nous le déléguions à un partenaire ! » Le travail de ces départements n’est d’ailleurs pas toujours valorisé au sommet de la hiérarchie. « On doit faire un travail de longue haleine, admet Mathilde Courteault. Pour les banquiers, l’art ça fait peur. » En cause le manque de transparence du marché de l’art et les scandales qui en entachent régulièrement l’image.

La création depuis le mois de janvier de l’impôt sur la fortune immobilière, en remplacement de l’ISF (impôt sur la fortune), ne va-t-elle pas changer la donne ? Si une stratégie de réallocation du patrimoine est à prévoir, difficile de savoir si elle se fera au bénéfice du marché de l’art ou sur les produits financiers. « Les Français restent très attachés à la pierre, et malgré l’IFI [impôt sur la fortune immobilière], nos clients veulent toujours diversifier leur portefeuille dans ce domaine », indique Mathilde Courteault. Et Antoinette Leonardi d’insister : « Si une personne n’a pas d’appétit particulier pour l’art, la fiscalité n’y changera rien. »

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