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La livraison en zone urbaine, nouveau terrain de jeu des distributeurs

Face à la concurrence d’Amazon, les enseignes élargissent leur offre de services.

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Publié le 24 mars 2018 à 11h10, modifié le 26 mars 2018 à 19h25

Temps de Lecture 3 min.

A Landerneau (Finistère), en juin 2013.

Après la guerre des prix, la livraison Ă  domicile alimentaire en zone urbaine est devenue le nouveau terrain de jeu des enseignes de la grande distribution alimentaire. Leclerc entre dans la danse Ă  Paris, le 26 mars, après avoir effectuĂ© une phase de test pendant quinze jours auprès de ses salariĂ©s.

Son nouveau service Ă  domicile, « Leclerc chez moi Â», sera d’abord lancĂ© dans le nord de Paris, puis dans le sud de la capitale, Ă  partir du 15 mai. Il promet des tarifs infĂ©rieurs de 15 % Ă  20 % Ă  la concurrence, pour des courses alimentaires livrĂ©es en vingt-quatre heures, et compte gĂ©nĂ©rer le chiffre d’affaires d’un grand hypermarchĂ© dès la première annĂ©e.

Les commandes seront livrĂ©es depuis un nouveau site logistique de 6 000 m2, situĂ© Ă  Pantin (Seine-Saint-Denis). Mais Leclerc a aussi l’ambition d’ouvrir des magasins dans la capitale. Après un premier point de vente ouvert en 2016 dans le 19e arrondissement, un deuxième sera inaugurĂ© en avril 2020 dans le centre commercial du quartier de la GaĂ®tĂ©-Montparnasse, Ă  deux pas de la gare.

Montant des frais de livraison, critère le plus important

Après avoir adoptĂ© le système du drive, oĂą les consommateurs viennent rĂ©cupĂ©rer eux-mĂŞmes les courses commandĂ©es par Internet, les enseignes cherchent Ă  complĂ©ter l’éventail de leurs services, avant que le gĂ©ant amĂ©ricain Amazon ne se dĂ©veloppe massivement. Pour le moment, ce dernier propose, depuis juin 2016, un service de livraison express de courses alimentaires sur Paris, baptisĂ© Prime Now, qui repose sur un entrepĂ´t situĂ© dans le nord de Paris.

« Leclerc chez moi », sera lancé dans le nord de Paris, puis dans le sud de la capitale, à partir du 15 mai. Il promet des tarifs inférieurs de 15 % à 20 % à la concurrence

Mais, en plus de construire une nouvelle offre, les distributeurs doivent rivaliser avec l’image d’Amazon. Dans une Ă©tude pour Generix parue mi-fĂ©vrier, 52 % des Français interrogĂ©s par OpinionWay estiment que le champion de l’e-commerce tient mieux ses engagements que les distributeurs français dans la ponctualitĂ© des dĂ©lais de livraison. Et 48 % d’entre eux jugent le montant des frais de livraison comme Ă©tant le critère le plus important. D’ailleurs, 64 % des Français ont dĂ©jĂ  abandonnĂ© un achat sur Internet en raison du coĂ»t de la livraison, d’après un baromètre de GS1 France et Sprint project, paru mi-mars.

Le créneau attire les enseignes

HabituĂ©s Ă  la gratuitĂ© par le gĂ©ant amĂ©ricain, les consommateurs veulent de moins en moins payer la livraison, ce qui rend le service difficile Ă  rentabiliser pour les distributeurs traditionnels. Ils Ă©voquent un coĂ»t compris entre 15 et 18 euros pour livrer dans Paris Ă  partir d’un entrepĂ´t situĂ© en pĂ©riphĂ©rie. L’un des prestataires d’Amazon facturerait ainsi 15 euros le service. Une course qu’Amazon fait payer 5,90 euros Ă  ses clients abonnĂ©s Ă  son programme de fidĂ©lisation Amazon Premium, s’ils veulent ĂŞtre livrĂ©s en une heure, et qui est gratuite pour une livraison en deux heures.

Pourtant, le crĂ©neau attire les enseignes. Franprix livre, depuis novembre 2017, Ă  Paris et en rĂ©gion parisienne, en trente minutes, avec les coursiers de Stuart, les commandes faites Ă  partir d’une application sur tĂ©lĂ©phone mobile, et prĂ©levĂ©es dans les magasins. Le service, gratuit au-delĂ  de 30 euros d’achats, est aujourd’hui rentable, assure-t-on chez Franprix, dont l’application a Ă©tĂ© tĂ©lĂ©chargĂ©e 600 000 fois.

Occuper le terrain de la communication

Carrefour a, de son cĂ´tĂ©, lancĂ©, il y a un an et demi, Carrefour Express dans 15 villes de France, Ă©galement avec Stuart. Monoprix (groupe Casino) s’est rapprochĂ©, en dĂ©cembre 2017, de la start-up Epicery, qui livre dans l’heure des produits issus de commerces de bouche de proximitĂ©. D’ici dix-huit Ă  vingt-quatre mois, le groupe livrera ses commandes Ă  partir d’un nouvel entrepĂ´t automatisĂ©, avec la technologie du distributeur alimentaire sur Internet Ocado. En attendant ce nouveau site logistique, Monoprix serait, selon le magasine LSA, sur le point de s’allier avec Amazon pour utiliser son service Prime Now de livraison express.

Chez Casino, on relativise l’arrivĂ©e de Leclerc, estimant que si celui-ci parvenait Ă  rĂ©cupĂ©rer 10 % du marchĂ© parisien, cela ne toucherait pas plus que 1 % du chiffre d’affaires de Monoprix et de Franprix. S’ils se disent sereins, les distributeurs cherchent nĂ©anmoins Ă  occuper le terrain de la communication, Ă  l’image de Carrefour et sa vaste campagne de publicitĂ© rappelant sa prĂ©sence auprès des habitants de la capitale.

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