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Italie : manifestations de soutien après la saisie d'un navire d'ONG

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Des migrants attendent d'être secourus par l'ONG Proactiva Open Arms en Méditerranée à 12 milles de la Libye le 4 octobre 2016
Des migrants attendent d'être secourus par l'ONG Proactiva Open Arms en Méditerranée à 12 milles de la Libye le 4 octobre 2016
AFP/Archives - ARIS MESSINIS

Des centaines de personnes ont manifesté samedi en Espagne et en Italie derrière le slogan "le secours en mer n'est pas un crime" pour protester contre le placement sous séquestre du navire d'une ONG espagnole par la justice italienne.

"La violence augmente contre les ONG et la solidarité mais (...) les ONG opèrent en Méditerranée parce qu'il y a un vide. Il est vital qu'il y ait des embarcations de secours au large de la Libye", a déclaré à la presse Riccardo Gatti, responsable en Italie de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, lors d'un rassemblement à Rome.

D'autres manifestations ont eu lieu à Madrid, sous la pluie à Barcelone et dans une dizaine d'autres villes en Espagne.

Après une opération de sauvetage au cours de laquelle les secouristes ont refusé de confier des migrants aux gardes-côtes libyens, trois responsables de l'ONG font l'objet d'une enquête pour association de malfaiteurs en vue de favoriser l'immigration clandestine et son bateau l'Open Arms est bloqué à Pozzallo, dans le sud de la Sicile.

Un juge sicilien doit se prononcer dans le courant de la semaine prochaine sur la mise sous séquestre.

La marine libyenne s'est félicitée cette semaine des mesures prises contre l'ONG, qui renforcent la confiance dans les efforts de coopération entre Libye et Italie pour lutter contre l'immigration clandestine et freinent les "comportements irresponsables" des ONG et leur "exploitation des migrants".

La droite italienne a aussi salué la mesure, tandis que le mouvement radical d'extrême droite Génération identitaire a exprimé l'espoir que les autorités "mettent fin une fois pour toutes aux activités illégales des ONG en Méditerranée".

"Si sauver des vies en mer, et refuser de consigner les naufragés à des Libyens qui ne reconnaissent pas le caractère sacré des droits de l'Homme, est un délit, je dois me rendre tout de suite", a réagi Giusi Nicolini, ex-maire de Lampedusa, l'île italienne la plus proche des côtes libyennes.

"Aucun Etat ni ONG ne peut moralement et en toute connaissance de cause débarquer en Libye des réfugiés et des migrants secourus en Méditerranée. Nous savons tous ce qu'il se passe après...", a insisté Vincent Cochetel, représentant dans la région du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).

En 2012, la Cour européenne des droits de l'Homme avait d'ailleurs condamné l'Italie pour avoir renvoyé des migrants en Libye en 2009, avant même que leur situation dans le pays ne vire au cauchemar après la chute de Mouammar Kadhafi.

Il y a un an, une dizaine de navires d'ONG patrouillaient au large de la Libye. Désormais, il n'en reste plus qu'un, même si quelques autres prévoient de reprendre la mer dans le courant du printemps.

La plupart des ONG ont suspendu leurs opérations en raison de menaces libyennes, de la baisse des départs (-60% depuis l'été 2017)... ou de la saisie de leur bateau.

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