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Le plus grand négociant de pétrole au monde change de patron

Ian Taylor passe la main à Russell Hardy, qui fait déjà partie de la direction. En deux décennies, les bénéfices de Vitol ont été multipliés par cent.

Par Muryel Jacque

Publié le 16 mars 2018 à 16:47

Irak, Libye, Nigéria, Kazakhstan… Pour devenir le premier négociant de pétrole de la planète, Vitol est allé chercher les contrats dans tous les pays. Son patron Ian Taylor, l'homme qui a fait du trader indépendant l'un des succès les plus fulgurants du secteur, quitte son poste de CEO pour devenir président.

Ian Taylor est remplacé par Russell Hardy. Nommé l'an dernier responsable des régions Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) et membre du comité exécutif depuis dix ans, Russell Hardy connaît parfaitement la société dans laquelle cet ingénieur chimiste de formation officie depuis 1993, indique Vitol dans un communiqué.

Un mastodonte de l'énergie

La succession de Ian Taylor était soulevée depuis quelque temps. C'est une figure du pétrole aussi discrète que puissante qui se met en retrait. Le Britannique de 62 ans, éduqué à Oxford, a rejoint Vitol en 1985 après avoir appris le métier de trader chez Royal Dutch Shell. Il en a pris la tête de l'entreprise dix ans plus tard.

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Entre ses mains, la petite société de distribution de carburant fondée à Rotterdam dans les années 1960 s'est muée en géant des produits énergétiques. Son bénéfice net est passé de 22,9 millions de dollars en 1995 à 2,28 milliards en 2009, année record, selon les chiffres obtenus par Bloomberg. En 2012 et en 2013, son chiffre d'affaires dépasse 300 milliards, assez pour se classer dans le top 10 des plus grosses entreprises de la planète en termes de revenus.

Aujourd'hui, Vitol (immatriculé aux Pays-Bas) négocie plus de 7 millions de barils par jour et le groupe rappelle qu'à tout moment, 250 navires transportent ses cargaisons. D'après des banquiers et des analystes qui ont étudié les comptes à la demande du « Financial Times » en octobre dernier, la société pourrait valoir jusqu'à 20 milliards de dollars.

Rester gros

Le défi est donc de taille pour Russel Hardy. Beaucoup de spécialistes jugent en outre que les meilleures années sont passées pour les négociants. « Les traders de matières premières sont confrontés à une réalité nouvelle, moins rentable, explique le cabinet de conseil Oliver Wyman dans un rapport publié en novembre. Après plusieurs années de stagnation, les marges brutes du secteur ont plongé de 6 % en 2016. » Seuls les plus gros traders, et qui sont à la pointe des technologies numériques prospéreront, prédisent les auteurs.

En deux décennies, Vitol s'est développé à grande vitesse, à coup d'achats et d'« opportunités déterminées par des évènements extérieurs », selon Russell Hardy, interrogé par Bloomberg en 2016, citant la guerre en Libye ou la crise nucléaire après Fukushima.

Le groupe possède 40 bureaux à travers le monde, et ses principales opérations se situent à Genève, Houston, Londres et Singapour. Parmi ses clients, il cite les compagnies pétrolières publiques, les multinationales, les entreprises leader dans l'industrie et la chimie et les plus grandes compagnies aériennes.

Muryel Jacque

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