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En Russie, l’oligarque Oleg Deripaska met un genou à terre

Visé par les sanctions américaines, le magnat de l’aluminium cherche de nouveaux débouchés pour écouler sa production.

Par  (Moscou, correspondante)

Publié le 23 avril 2018 à 10h44, modifié le 23 avril 2018 à 18h07

Temps de Lecture 4 min.

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Le magnat russe de l’aluminium, Oleg Deripaska, à Davos (Suisse), en janvier 2016.

Oleg Deripaska a un genou à terre. Désormais interdit d’accès au marché américain, après les sanctions prises par Washington le 6 avril, qui ont visé en particulier son entreprise, Rusal, un géant de l’aluminium, l’oligarque russe cherche désespérément de nouveaux débouchés pour écouler sa production.

Des négociations ont été ouvertes avec la Chine, mais dans l’immédiat, chaque jour qui passe contraint le milliardaire à trouver où stocker des tonnes de métal, les deux grands opérateurs du marché, le London Metal Exchange (LME) et le Comex, à New York, ayant décidé de lui fermer les portes de leurs entrepôts.

La valeur du groupe, deuxième producteur mondial d’aluminium coté à Hongkong, s’est effondrée. Quatre membres du conseil d’administration de Rusal, tous étrangers, ont claqué la porte, dont le patron de Glencore, l’un de ses actionnaires et principaux clients, qui a invoqué la clause de « force majeure ».

Scénarios catastrophe esquissés

La déroute d’Oleg Deripaska n’est pas seulement un séisme qui a provoqué une flambée des prix de l’aluminium. Elle a aussi, en partie, entraîné une baisse du rouble, déconnectée des cours du pétrole, et soulève, par ricochet, de vives inquiétudes en Russie du fait de ses effets sur l’économie et l’emploi.

A elle seule, l’entreprise Rusal emploie 61 000 salariés – russes à une très large majorité –, sans compter les sous-traitants. Plusieurs villes mono-industrielles dépendent entièrement de son activité et, déjà, des scénarios catastrophe sont esquissés.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Matières premières : « L’aluminium russe sent le roussi »

« Des sources proches de Rusal indiquent une possible réduction des effectifs de 10 % à 15 % dans les usines de Bratsk et d’Irkoutsk si l’entreprise ne parvient pas à vendre en Chine la part perdue dans les autres marchés », rapportait, vendredi 20 avril, l’agence Interfax. La ville de Bratsk, sise à 470 kilomètres au nord d’Irkoutsk, en Sibérie, possède sur son territoire l’une des usines les plus anciennes et les importantes du groupe qui produit plus du tiers de l’aluminium russe.

Dans cette même région, où Oleg Deripaska se serait rendu récemment, la situation de Chelekhov est encore plus alarmante. L’économie de cette commune de 40 000 habitants repose entièrement sur l’usine de Rusal – appelée l’usine d’Irkoutsk. Les élus locaux ont déjà fait part de leurs craintes dans la presse locale. « Nous sommes très préoccupés », déclare Vladimir Matienko, selon lequel plusieurs villes « dépendent plus qu’à moitié » de l’aluminium, y compris pour leurs « programmes sociaux ».

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