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Europe

Avec Nahles à la tête du SPD, l'Allemagne donne une leçon de féminisation à la France

EDITO Outre-Rhin, ce sont désormais 4 des 5 principales formations politiques qui sont dirigées par des représentantes du sexe féminin. En France, même si la parité progresse, les plus hautes fonctions sont encore difficilement accessibles aux femmes.

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Andrea Nahles, la nouvelle patronne du SPD en Allemagne.

Andrea Nahles, la nouvelle patronne du SPD en Allemagne.

AFP

A l’exception du PS, aucun parti ne s’est empressé de saluer l’élection d’une femme, Andrea Nahles, à la tête du SPD allemand, qui est demeuré un bastion masculin depuis plus de 150 ans. Pourtant, comme le déclarait la nouvelle élue, c’était bien «un nouveau plafond de verre qui volait en éclats», ce dont devrait s’inspirer les forces partisanes françaises. Car nous ne comptons aujourd’hui que des hommes à leurs têtes, à l’exception de Marine le Pen qui a hérité le FN de son père, alors qu’en Allemagne 4 des 5 principales formations politiques sont dirigées par des représentantes du sexe féminin. Et rappelons qu’Angela Merkel, la chancelière allemande, dirige la CDU depuis plus de 18 ans maintenant. Nous n’aurions donc pas que des leçons d’économie à prendre outre-Rhin.

Certes, en France, Emmanuel Macron a fait de l’égalité femmes-hommes un objectif prioritaire de son quinquennat. Ah, mais !...L’Assemblée nationale sous son impulsion féministe approche, il est vrai, de la parité de même que le gouvernement. En outre, la secrétaire d’Etat à cette égalité Marlène Schiappa se lance vaillamment à l’assaut de tous les créneaux médiatiques pour combattre le machisme très présent. Pour ne pas dire dominant ! Car les principaux postes de pouvoir régaliens demeurent entre les mains de ces messieurs.

Des «coups de mecs»

A l’Elysée, le chef de l’Etat est entouré essentiellement d’hommes aiguisés par les combats de cette conquête qui a mobilisé à la fois des pappys de la résistance au «social-hollandisme» et des jeunots techno startuppers. De cette aventure-là, les femmes n’ont pas été exclues, mais elles n’ont pas été centrales. Et comme le faisait remarquer ce matin Alba Ventura sur RTL, il arrive qu’au pouvoir, on fasse des «coups de mecs» à celles qui sont censées exercer des responsabilités. Ainsi, Edouard Philippe, le Premier ministre, a-t-il annoncé pour 2020 la fin du recrutement sous statut cheminot et ce par dessus la tête d’Elisabeth Borne, la secrétaire d’Etat aux Transports. En conséquence, les syndicats, essentiellement dirigés par des hommes, ont demandé à négocier avec le chef du gouvernement puisque c’est lui qui ostensiblement exerçait le pouvoir !

L’Allemagne, qui envie pourtant notre système de garde d’enfants favorisant l’émancipation des femmes, a pris une sacrée avance dans la féminisation de la vie politique. Ainsi, Andrea Nahles a emporté la direction du parti social démocrate contre une autre femme, Simone Lange, alors qu’il n’y avait que des hommes pour se disputer la présidence du PS. Et du côté de la CDU, Angela Merkel a déjà choisi sa dauphine, A.K.K. Annegret Kramp-Karrenbauer, qui dirige la Sarre. On comprend pourquoi les adorateurs du modèle allemand ne se montrent pas sur ce point là très attentifs… Car «si le plafond de verre est vraiment ouvert désormais», comme le proclame Andrea Nahles, songez à ce que ça pourrait donner en France. Imaginez par exemple que Marlène Schiappa ait un grand et véritable ministère doté de moyens et de pleins pouvoirs. Ou que les postes régaliens soient occupés à parité, et pleinement, pas comme à la Défense où Florence Parly ne semble avancer que sur la pointe des pieds… On songe à cette réflexion d’un réalisateur à qui l’on demandait pourquoi les femmes gagnaient moins souvent le Million au jeu télévisé ? «Parce qu’elle ne le demandent pas !»

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