Philippe lance un plan "anti-déchets et anti-gaspillage"

Philippe lance un plan "anti-déchets et anti-gaspillage"
Philippe lance un plan "anti-déchets et anti-gaspillage"
Crédit photo © Reuters

MAYENNE (Reuters) - Le Premier ministre Edouard Philippe a dévoilé lundi les grandes lignes de la feuille de route gouvernementale destinée à promouvoir une économie circulaire favorisant la robustesse et le recyclage des produits de grande consommation.

"Une obsolescence dont on est aujourd’hui convaincu, (...) c’est celle d’un modèle où on extrait, on fabrique, on vend, on jette", a-t-il déclaré après la visite de l’usine SEB de Mayenne, qui a fait de la "réparabilité" de ses produits électro-ménagers un des axes de son développement industriel.

Le Premier ministre a ensuite évoqué quelques mesures majeures d’une feuille de route, fruit de cinq mois de travaux, qui en compte une cinquantaine et se veut "un plan de bataille anti-déchets et anti-gaspillage", incitant les entreprises à fabriquer des produits plus robustes et réparables.

D’ici 2020, les équipements électriques, électroniques et les meubles devront ainsi proposer au consommateur une information simple sur leur durée de vie et les possibilités de les réparer à travers un indice qui intégrera ces critères.

"Il s’agit d’orienter la consommation vers les produits les plus robustes (...) et vers les produits qu’on peut réparer plus facilement", a souligner Edouard Philippe.

Le texte prévoit également de porter au niveau européen une augmentation de la durée légale de conformité (garantie), aujourd’hui fixée à deux ans, et de faciliter le dépôt de plainte pour les consommateurs via un portail internet prévu à cet effet.

UN SEUL LOGO POUR TRIER

Outre l'objectif "d’allonger la durée de vie des produits et de développer la réparation", le plan gouvernemental vise à développer les filières de recyclage.

Un seul logo, "Triman", indiquera par exemple si tel ou tel produit est recyclable.

Le gouvernement souhaite également la création de nouvelles filières de recyclage pour les jouets, les articles de sport et de loisirs ou les équipements de bricolage, mais aussi une "vraie filière" pour les téléphones portables dont "30 millions dorment dans les tiroirs des Français", a indiqué Edouard Philippe.

Le Premier ministre a aussi évoqué l’idée d’une "consigne solidaire" par la mise en place de points de collecte d’emballages recyclables - bouteilles plastique et canettes - qui alimenteraient des fonds dédiés à une cause environnementale ou humanitaire.

"La mise en décharge est plus lucrative que le recyclage, ce n’est pas une bonne logique. D’ici la fin du quinquennat, il faut rendre le recyclage compétitif par rapport à la mise en décharge", a insisté Edouard Philippe, annonçant une baisse de la TVA sur le recyclage, à 5,5%, et un hausse de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).

Le "taux de valorisation des déchets ménagers" s'élevait en 2014 à 39% en France, un chiffre très inférieur à ceux enregistrés en l'Allemagne (65%) et en Belgique (50%), selon le gouvernement.

"Un coup de pouce aux collectivités", a également été annoncé pour mettre en place une tarification incitative sur la collecte des déchets dans le cadre de laquelle les usagers s’acquitteront de leurs redevance en fonction de leur volume de déchets.

Ces dispositifs hétéroclites doivent être intégrés en partie à la future loi de transposition de la nouvelle directive européenne sur les déchets, aux prochaines lois de finances et se traduire par des mesures réglementaires.

Dans un communiqué, l'association France Nature Environnement (FNE) a salué une démarche "encourageante mais incomplète".

"Sur la consigne par exemple, le gouvernement favorise le recyclage plutôt que le réemploi, celui que pratiquaient nos grands-parents avec leurs bouteilles en verre", a déploré Nathalie Villermet, de FNE, dans ce communiqué.

(Pierre-Henri Allain, édité par Yves Clarisse)

Reuters

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