Le Livret A fait le plein de dépôts en mars
Les Français ont épargné 2,19 milliards d'euros sur leurs Livrets A et LDDS au mois de mars. Depuis le début de l'année, le Livret A a déjà collecté 6,37 milliards d'euros.
Par Sharon Wajsbrot
Mois après mois, le Livret A continue d'attirer les économies des Français. En mars, le placement réglementé par l'Etat a attiré 1,72 milliard d'euros de dépôts. C'est le troisième mois consécutif de collecte positive du placement. Au total, depuis le début de l'année, les Français ont déposé 6,37 milliards d'euros sur leurs Livrets A. Le livret de développement durable et solidaire (LDDS) profite de la même dynamique : en mars, il a collecté 470 millions d'euros et plus d'1 milliard d'euros depuis le début de l'année.
Rendement inférieur à l'inflation
Pour les épargnants, la faiblesse du taux du Livret A par rapport à l'inflation a donc eu peu d'effets sur leurs arbitrages. Repartis à la hausse ces derniers mois, les prix à la consommation ont grimpé de 1,6 % sur un an, en mars. Hors tabac, ils n'ont progressé que de 1,3 %, sur un an. C'est toutefois plus que la rémunération offerte par le Livret A : gelé par l'Etat jusqu'en 2020, le taux du placement plafonne en effet à 0,75 % depuis août 2015.
Dans ce contexte, les épargnants se tournent néanmoins vers le Livret A car ils ont peu d'alternatives. Fin février 2018, selon les données de la Banque de France, les livrets ordinaires proposés par les banques offraient en moyenne une rémunération de 0,27 %. L'assurance-vie en euros offre certes une rémunération plus attractive - en moyenne 1,80 % en 2017 - mais le Livret A présente de son côté l'avantage d'être défiscalisé et surtout très liquide.
Le succès du Livret A devrait se poursuivre
Dans les prochains mois, le succès du Livret A devrait se poursuivre. En effet, si la réforme de l'épargne mise en oeuvre par le gouvernement vise bien à aiguiller les avoirs des Français vers des placements réputés plus productifs pour l'économie, c'est-à-dire qui contribuent directement au financement des entreprises, les Français n'en ont pas tiré toutes les leçons. « Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) n'a pas du tout été compris », faisait valoir récemment Philippe Crevel qui dirige le Cercle de l'épargne aux « Echos ». Par ailleurs, la réforme du taux du Livret A annoncé par le gouvernement la semaine passée ne devrait pas non plus avoir d'effet immédiat : elle peut certes conduire à une baisse le taux du placement, mais cette nouvelle formule n'entrera en vigueur que début 2020.
Sharon Wajsbrot