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A Erevan, les verres se remplissent pour l'avenir de l'Arménie et la victoire du peuple

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La foule brandit un énorme drapeau arménien à Erevan le 23 avril 2018 pour célébrer la démission du Premier ministre Serge Sarkissian.
La foule brandit un énorme drapeau arménien à Erevan le 23 avril 2018 pour célébrer la démission du Premier ministre Serge Sarkissian.
AFP - Vano Shlamov

"C'est le moment de boire! Pour l'avenir et à notre victoire!" disaient lundi soir les propriétaires de petits commerces à Erevan, la capitale arménienne, en installant des tables en pleine rue et invitant les passants à trinquer avec eux.

L'annonce de la démission de l'ancien président Serge Sarkissian, nommé Premier ministre il y a un peu moins d'une semaine, a provoqué une vague de joie populaire dans la capitale de l'Arménie, ex-république soviétique du Caucase du Sud, secouée par la contestation antigouvernementale depuis onze jours.

Sur la place de la République, au coeur d'Erevan, où se trouve le siège du gouvernement arménien, des dizaines de milliers de personnes ont accueilli par des applaudissements et des cris de joie la nouvelle du départ de Serge Sarkissian, avant de se mettre à danser et scander "Le peuple a gagné!".

"Le peuple a gagné", ont scandé des Arméniens le 23 avril 2018 en célébrant la démission du Premier ministre Serge Sarkissian. (AFP - Vano Shlamov)

Les voitures klaxonnaient pratiquement sans arrêt dans toute la ville, alors que de nombreux jeunes circulant sur le toit d'automobiles brandissaient des drapeaux arméniens et des ballons colorés.

"Je n'ai jamais vu une telle joie à Erevan! Tout le monde s'embrasse, tout le monde se félicite! C'est incroyable!" a déclaré à l'AFP Mihran Hovhannissian, juriste de 53 ans, en ajoutant "avoir été convaincu dès le début que la contestation serait un succès".

- 'Peuple victorieux' -

"Citoyen fier d'Arménie, tu as gagné! Et personne ne peut te priver de cette victoire. Je te félicite, peuple victorieux!" a déclaré le député et chef de l'opposition Nikol Pachinian, qui a mobilisé pendant onze jours consécutifs des milliers de personnes pour réclamer le départ de Serge Sarkissian.

La foule célèbre le 23 avril 2018 la démission du Premier ministre Serge Sarkissian après 11 jours de contestation. (AFP - Vano SHLAMOV)
La foule célèbre le 23 avril 2018 la démission du Premier ministre Serge Sarkissian après 11 jours de contestation. (AFP - Vano SHLAMOV)

Interpellé dimanche, il a été libéré lundi et a aussitôt rejoint les protestataires à Erevan, accueilli en héros par ses partisans.

Dès l'annonce de la démission du Premier ministre, Micha, un habitant d'Erevan de 59 ans, s'est rendu dans le magasin du quartier pour acheter du vin, en expliquant à l'AFP vouloir faire une grande fête. "Donnez-moi trois bouteilles du vin le plus cher! J'ai une bonne raison pour inviter tous mes amis et fêter notre victoire!" a-t-il lancé au vendeur.

"C'est une nouvelle vie qui commence aujourd'hui!" a assuré à l'AFP Goar Badalian, étudiante de 21 ans, ajoutant: "J'espère qu'on ne sera pas déçus".

"Désormais, tout sera bien! Quelle que soit la personne qui arrive au pouvoir, elle ne pourra pas faire semblant de ne pas entendre la voix du peuple. Nous savons maintenant comment les forcer à partir", a affirmé son ami Sarguis, étudiant de 20 ans.

- Une vie meilleure -

Depuis le 13 avril, les manifestations se sont succédé tous les jours pour exiger le départ de Serge Sarkissian, accusé par les contestataires de vouloir s'accrocher à tout prix au pouvoir, après dix ans à la tête de l'Etat.

Le 17 avril, il a cependant été nommé Premier ministre par le Parlement, un poste devenu le siège du pouvoir après une réforme qu'il avait lui même promue en 2015 et qui accorde à l'actuel président un rôle essentiellement protocolaire.

Les manifestants reprochaient également à Serge Sarkissian, un ancien militaire de 63 ans, de n'avoir pas su faire reculer la pauvreté et la corruption, alors que les oligarques ont toujours la haute main sur l'économie du pays.

"Maintenant, le gouvernement va probablement changer, de nouvelles lois seront adoptées et la vie sera meilleure", confie à l'AFP Nazik, habitante d'Erevan de 48 ans.

Pour sa part, le professeur d'école Andranik Serobian dit s'attendre à "des temps difficiles". "Qui va devenir notre nouveau Premier ministre? Qui va diriger le pays? Nous avons encore à vivre tout cela", explique-t-il.

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