Publicité

2018, année de la dernière chance pour l'activiste Bill Ackman

Dos au mur, le célèbre hedge fund activiste va tenter cette année de remonter la pente après trois années consécutives de pertes qui ont entamé son crédit.

0301719730879_web.jpg
Bill Ackman, le fondateur du hedge fund activiste Pershing Square a connu en 2017 sa troisième année de contre-performance

Par Nessim Aït-Kacimi

Publié le 25 mai 2018 à 15:39

Dans le monde ultra-compétitif des hedge funds, une troisième année de contre-performance est un signe funeste pour l'avenir du fonds alternatif. Pershing, le hedge fund activisteflamboyant fondé par Bill Ackman, est dans cette situation. Il a perdu 4 % l'année passée après des chutes de son rendement de 13,5 % et 20,5 %, respectivement en 2016 et 2015. La sanction ne s'est pas fait attendre. La grande majorité des investisseurs institutionnels clients du fonds ont décidé de retirer leur argent. Et la chute de 8,6 % de la performance du fonds au premier trimestre leur a donné raison.

Heureusement que Pershing s'était aussi assuré un capital stable, grâce à son introduction à la Bourse d'Amsterdam où il avait levé trois milliards de dollars en 2014. Sans ce matelas de sécurité, le fonds aurait sans doute été contraint de se transformer en « family office », une société d'investissement chargée de gérer la fortune personnelle de Bill Ackman et des employés. Ces derniers détiennent près de la moitié des capitaux du hedge fund alors que la fortune du fondateur de Pershing est estimée à 1,3 milliard de dollars par Forbes.

Cette année, le fonds activiste a pris une participation de 1 milliard de dollars dans la chaîne de distribution de matériel de jardinage Lowe's. Il avait déjà investi dans ce groupe en 2011 et il rejoint au capital un autre hedge fund D.E Shaw. Ce secteur du commerce de détail ne lui a pourtant pas toujours réussi par le passé comme le rappellent ses déconvenues sur les titres JC Penney (2010) et Target (2007).

Compte tenu de la chute de ses actifs, dorénavant de l'ordre de 8 milliards de dollars contre 18 milliards à son apogée en 2015, le fonds va devoir s'attaquer à des cibles de taille plus modeste que par le passé. Moins ambitieux, le hedge fund a réduit de 20 % ses effectifs et les rémunérations ont chuté. 77 collaborateurs se sont partagé une centaine de millions de dollars de salaires et bonus en 2017. En 2015, une année phare pour le hedge fund, 82 employés s'étaient partagé 563 millions de dollars.

Publicité

En 2017, la remontée du titre Herbalife a beaucoup pénalisé le hedge fund car il avait parié sur la chute du titre, d'abord au travers de la vente à découvert puis grâce à des options de vente. Il a décidé de reconnaître sa défaite et son échec face à Carl Icahn. Il a aussi perdu de l'argent sur ses investissements dans Mondelez, Chipotle, Federal National Mortgage Association et Valeant.

Pour limiter ses risques, le hedge fund peut effectuer des placements opportunistes de court terme, moins aventureux que les longues campagnes activistes à l'issue toujours incertaine et qui ont fait sa renommée. L'année passée, le fonds a vendu sa participation dans le groupe Nike, après seulement quatre mois et en empochant un profit de 100 millions de dollars, après une hausse de près de 34 % du titre. Il a aussi revendu avec profits ses titres de l'agence de notation S & P estimant que « la forte hausse du titre au moment où nous étions en train d'en acheter nous a empêchés d'établir un investissement significatif ».

Scrutés de près par les marchés et traders, les hedge funds activistes renommés doivent être le plus discret possible quand ils achètent des actions. En diminuant fortement de taille, Pershing va être plus discret mais il va perdre en capacité d'influence pour convaincre d'autres investisseurs de le suivre dans ses campagnes activistes.

Nessim Aït-Kacimi

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité