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Sommet des Start-up

Sommet des start-up : comment accompagner les start-up après l’incubateur

La création n’est pas l’étape la plus délicate dans la vie d’une start-up. C’est souvent celle du développement qui pose des problèmes que les entrepreneurs ne peuvent pas résoudre seuls. Les accélérateurs ou les écosystèmes prennent alors le relais des incubateurs pour accompagner le développement et attirer les fonds et les capitaux.

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Table ronde Histoires d'accélérations du Sommet des start-up de Toulouse le 18 juin 2018.

Le défi le plus éprouvant est d’arriver à passer du projet enthousiaste à l’entreprise pérenne.

Marc Bertrand

Créer une start-up n’est pas le plus difficile. Le défi le plus éprouvant est d’arriver à passer du projet enthousiaste à l’entreprise pérenne. Pour Corinne d’Agrain, présidente de l’Irdi (institut régional de développement industriel) en Occitanie, il est nécessaire d’avoir «un organisme qui fait le lien entre les lancements locaux d’entreprises et les grands fonds nationaux». Le fonds régional est justement là pour accompagner et permettre le développement des sociétés innovantes. Même son de cloche chez Guillaume Costecalde qui préside l’incubateur Nubbo, anciennement l’incubateur Midi-Pyrénées.

«Nous sommes un outil en amont qui va de l’idée au projet, en passant par toutes les étapes de la vie d’une société, explique-t-il lors du 1er Sommet des start-up de Toulouse organisé par Challenges ce lundi 18 juin. Il y a trois briques: la pré-incubation, dans laquelle on regarde si l’idée ou le produit répond à un besoin clair et "scalable". Ensuite, deuxième brique, on passe de l’idée à un projet d’entreprise avec business model et business plan, autrement dit comment je gagne de l’argent et comment je me développe. Enfin, 3ème brique, il faut la preuve de concept commercial, c’est comment je me développe, comment je monte une équipe commerciale.» Cette troisième étape est évidemment cruciale pour attirer les fonds d'investissement.

IOT Valley

Mais faut-il s’installer au plus près d’un écosystème comme celui de l’IOT Valley, consacré, évidemment, à l’internet des objets? «Nous avons repris une association Tech Valley, raconte Bertrand Ruiz, coordinateur de l’IOT Valley, et nous avons créé l’IOT Valley, qui occupe aujourd’hui 12.000 m2 et bientôt 26.000 m2. Ce n’est pas un incubateur, c’est un écosystème, une école... Nous fédérons dans un même lieu plusieurs étapes d’une entreprise, avec Sigfox qui pèse plus d’un milliard.»

Pour Massimo Magnifico, responsable d’EuraTechnologies à Lille, la région des hauts de France a été pionnière à cause de la crise qui l’a frappée. «Tout se joue à la fin des années 80, rappelle-t-il, la région perdait des entreprises et des emplois. Nous avons voulu passer de l’industrie du passé à l’industrie du futur.» A l’époque, le mot incubateur n’existe pas, la start-up mania n’a pas encore démarré. EuraTechnologies arrive à convaincre CapGemini puis Microsoft de venir s’installer. «Il n’y avait pas d’internet, se souvient-il, c’est une petite entreprise locale qui l’a installé, OVH...» Aujourd’hui, il accompagne une centaine de projet par an, dans la phase de création mais aussi dans la phase de développement.

L’approche du CA est différente. «Village par CA, souligne Fabrice Marsella c’est le projet d’une banque. Nous prenons les start-up en phase d’amorçage ou de scaling qui cherchent à rencontrer des grands groupes ou des ETI», explique le managing director. Quand il démarre son projet, les start-up n’ont pas forcément une bonne réputation. «A cette époque, on craignait les start-up, elles étaient des menaces alors qu’on les voit aujourd’hui comme des opportunités. Nous avons tout de suite attiré les grands patrons des grands groupes comme Sanofi ou PSA, chacun voulait faire de l’innovation autrement.» Chacun veut faire autrement. C’est un peu le problème du foisonnement des incubateurs. «Il y a foisonnement, reconnaît Daniel Benchimol d’Also Consult, parce que les objectifs sont différents. Certains incubateurs ont des objectifs immobiliers, d’autres veulent booster des grands groupes ou encore cherchent à lancer des filières d’innovation comme l’IOT. Aujourd’hui, un startupeur a le choix de l’incubateur.»

Réveiller les belles endormies

Pour autant, il n’est pas forcément indispensable d’aller tout de suite dans un incubateur spécialisé. «Un incubateur spécialisé est un atout si on s’entoure bien, observe Bertrand Ruiz, mais ce n’est pas une nécessité. Cela dépend de beaucoup de facteurs. Par exemple, a-t-on assez d’argent pour aller s’installer dans la ville de l’accélérateur? Mais ensuite, oui, il faut se spécialiser, risquer, parier!»

Le foisonnement autour des start-up ne doit pas faire oublier les belles endormies, ces respectables ETI qui ont besoin d’être boostées pour innover et s’internationaliser. Les clusters sont là pour les accompagner avec des programmes spécifiques, qui peuvent être financés à 50% par la région et qui «consomment» jusqu’à deux jours par mois de gouvernance. Les ETI sont confrontées à un problème de transformation et n’ont pas les réponses. Les clusters d’entreprises peuvent les accompagner.

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