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La grande distribution fait son beurre sur le dos des agriculteurs

Les prix agricoles ont progressé de 3 % en 2017, selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Mais ils « n’ont pas couvert la rémunération du travail et du capital » des agriculteurs.

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Publié le 19 juin 2018 à 10h49, modifié le 19 juin 2018 à 10h49

Temps de Lecture 4 min.

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Dans un supermarché Monoprix, à Dunkerque, le 27 mars.

Un léger mieux pour les prix agricoles en 2017. Mais la progression de 3 %, tous secteurs confondus, n’efface pas la crise traversée par nombre d’agriculteurs français. Loin s’en faut. Pour beaucoup, ces prix restent non rémunérateurs. Quand la grande distribution continue, elle, à conforter ses marges. C’est l’un des enseignements du rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, remis, mardi 19 juin, au Parlement.

Attendue en avril, cette septième édition a tardé à sortir. Il faut dire que le calendrier était difficile à gérer, le sujet étant au cœur des débats qui ont nourri les Etats généraux de l’alimentation, lancés en juillet 2017. Et le projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agroalimentaire qui en découle. Un texte législatif, adopté en première lecture par les députés mercredi 30 mai, et qui sera soumis aux sénateurs à partir du 27 juin.

Un de ses objectifs fixés par le président de la République, Emmanuel Macron : mettre fin à la guerre des prix à laquelle se livrent les grandes enseignes de distribution, destructrice de valeur pour tous et source de prix non rémunérateurs pour les producteurs.

La distribution conforte ses marges

Un travail plus que nécessaire, au vu des conclusions du rapport. « En 2017, sur la base des données collectées par l’Observatoire, les prix payés aux agriculteurs ont été à nouveau inférieurs à la réalité des coûts de production et n’ont pas couvert la rémunération du travail et du capital, et cela même en tenant compte des aides européennes », écrit Philippe Chalmin, professeur à l’université Paris-Dauphine et président de l’Observatoire, dans l’avant-propos. Il met toutefois en exergue « l’exception, pour une assez longue période, du porc et, de manière marginale, du lait ».

La progression des prix moyens à la production du porc de 6 %, du lait de vache de 13 % et de la viande de bœuf de 3,6 % a contribué à la hausse globale estimée à 3 % des prix agricoles en 2017. Mais ces rebonds interviennent après des niveaux bas et ne compensent souvent pas entièrement les baisses encaissées les années précédentes. Surtout, ils sont parfois de courte durée.

Des fluctuations auxquelles sont soumis très directement les agriculteurs, alors que l’Europe a ouvert progressivement l’ensemble des marchés agricoles à la concurrence. A l’exemple du secteur laitier, qui a traversé une crise sans précédent après la fin des quotas, en 2015. Mais aussi, tout récemment, du secteur sucrier, qui ne bénéficie plus du régime des quotas depuis octobre 2017 et se retrouve confronté à une plongée des cours.

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