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Matières premières : betterave et canne laissent le sucre amorphe

Depuis plusieurs mois, les cours du sucre sont au plancher, affaiblis par la forte production. Ils sont même descendus sous la barre des 11 cents la livre, au plus bas depuis trois ans.

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Publié le 15 septembre 2018 à 11h24, modifié le 15 septembre 2018 à 11h24

Temps de Lecture 2 min.

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Récolte de la canne à sucre, à Pradopolis, au Brésil, le 13 septembre.

Chronique. Pour adoucir la cachaça, les Brésiliens ont un secret. Ils ajoutent une dose de sucre amorphe dans leur alcool national. Plus fin que son alter ego cristallisé, plus gros que le sucre glace, il a été importé sous les tropiques par les Portugais. Mais aujourd’hui, les planteurs de canne du Brésil trouvent l’état amorphe un peu amer. En tout cas, lorsqu’il s’applique au cours de leur précieuse matière première.

En effet, depuis plusieurs mois, sur la Bourse de Londres comme sur celle de New York, le prix du sucre, roux comme blanc, est reste collé au plancher, passant même sous la barre des 11 cents la livre, au plus bas depuis trois ans. Une véritable déconfiture pour les planteurs comme pour les industriels, plombés par les montagnes de poudre blanche.

La fin des quotas sucriers européens, il y a quasiment un an, en octobre 2017, a ouvert les vannes. Les champs de betteraves ont pris de l’embonpoint et dame nature a fait le reste. Résultat, l’Europe a engrangé une production record. Au même moment, la canne au Brésil comme en Inde et en Thaïlande a poussé dru. Ajoutant son flux de suc sucré aux stocks européens plantureux. Un trop-plein qui a fait plonger le cours du sucre et l’a laissé depuis sur le flanc.

Alors que les premières betteraves de la nouvelle récolte sont arrachées dans le nord de la France, chacun sort sa balance pour évaluer sa taille. Elle devrait être allégée cette année. La canicule a laissé des traces. La racine est plus chétive même si, paradoxalement, elle est plus gorgée de saccharose.

Hautement spéculative

Mais les regards se tournent surtout vers le Brésil, qui pèse, à lui seul, près de la moitié des 60 millions de tonnes qui s’échangent dans le monde. Or, dans les champs de la région de Sao Paulo, le toupet vert de la canne porte des traces de brûlure. La sécheresse sévit et la canne est en panne. « La récolte devrait baisser de 6 % à 7 % cette année pour atteindre 560 millions de tonnes de canne », estime Pierre Santoul, directeur de l’activité sucrière brésilienne de Tereos, un groupe coopératif aux racines picardes qui a misé gros au Brésil.

Le pays de la cachaça, devenu acteur mondial de l’agrobusiness, s’est doté d’une marge de manœuvre pour tenter d’amoindrir les effets des crises d’hypoglycémie de cette matière première hautement spéculative. Il pilote à vue les productions de sucre et d’éthanol. Avec la remontée du prix du baril, les stations-service font la promotion de l’agrocarburant quasiment vendu moitié prix. Soit environ 50 cents d’euro le litre. Le niveau des cuves d’éthanol monte donc cette année. De quoi sucrer d’autant la production de poudre douce. « Elle pourrait passer de 37 millions à 28 millions de tonnes », anticipe M. Santoul.

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