La dynamique s'accélère en Chine pour Rémy Cointreau, malgré les craintes

La dynamique s'accélère en Chine pour Rémy Cointreau, malgré les craintes
La dynamique s'accélère en Chine pour Rémy Cointreau, malgré les craintes
Crédit photo © Reuters

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Rémy Cointreau a nettement accéléré le pas au deuxième trimestre de son exercice décalé et a fait mieux qu'attendu grâce à des ventes de cognac toujours très robustes en Chine, où la demande ne faiblit pas malgré les craintes liées au tassement de la croissance.

Les ventes du propriétaire de Rémy Martin, Cointreau ou Mount Gay, ont progressé de 9,1% à taux de change et périmètre constants au deuxième trimestre de l'exercice clos le 31 mars 2019 (après une hausse de 5,9% au trimestre précédent), dépassant largement les 7,8% attendus par les analystes.

La croissance organique du cognac, principal centre de profits du groupe, a quant à elle décollé de 12,2% au lieu des 10,8% anticipés.

Alors que la baisse du yuan, le tassement de l'économie chinoise et la guerre commerciale sino-américaine font craindre un moindre appétit des classes moyennes-supérieures pour les produits de luxe, le directeur financier du groupe a indiqué vendredi ne percevoir "absolument aucun ralentissement de la demande'.

"Au contraire, les ventes du "mid-autumn festival" (fête de la lune) ont été très très fortes (...) et nous donnent une confiance énorme pour le trimestre à venir", a dit Luca Marotta.

Evoquant des ventes "absolument explosives" sur internet en Chine, il s'est même dit "encore plus optimiste aujourd'hui qu'il y a quelques mois".

La demande ne faiblit pas avantage pour Louis XIII, son cognac de grand luxe vendu à plus de 2.500 euros la bouteille.

Rémy Martin a aussi profité d'une forte croissance à deux chiffres à Singapour, en Australie, au Japon, ainsi que dans les réseaux de ventes détaxées aux voyageurs (travel retail).

POSITIONNEMENT SUR LE LUXE

LVMH et son cognac Hennessy et Pernod Ricard, propriétaire de Martell, ont eux aussi signé de très solides performances au cours du trimestre écoulé.

Repositionné exclusivement sur le segment du luxe, Rémy Cointreau s'est fixé pour objectif de réaliser plus de 60% de ses ventes dans les bouteilles à plus de 50 dollars à l'horizon 2019-2020, contre 51% aujourd'hui et 45% en 2015.

Il a confirmé son objectif d'une progression de son résultat opérationnel courant pour l'ensemble de l'exercice à taux de change et périmètres constants.

Concernant l'ampleur de la hausse à attendre, Luca Marotta a dit être "en accord" avec le consensus des analystes tablant sur une croissance d'environ 13,5%, tout en avertissant que le groupe continuerait d'investir pour sa croissance future.

Malgré des chiffres jugés très solides par les analystes, le titre Rémy Cointreau cède 2,2094% à 101,8 euros à la Bourse de Paris vendredi vers 12h20, alors que l'indice SBF120 perd 0,94% au même moment.

"Le directeur financier a beaucoup insisté sur les investissements à venir, ce qui a peut être un peu refroidi les attentes en terme de progression des résultats", observe Trevor Sterling, analyste de Bernstein.

La valeur, qui accuse un recul de 11,9% depuis le début de l'année, se traite sur des multiples de 28 fois les bénéfices estimés pour 2019-2020, un niveau plus proche des valorisations du luxe que des vins et spiritueux (19,5 fois pour Diageo, leader mondial du secteur).

Les ventes ont totalisé 329,8 millions d'euros au deuxième trimestre 2018-2019, en hausse de 8,5% en données publiées.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)

Reuters

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