La contre-attaque ne s'est pas faite attendre. Une semaine après l'annonce de la Freebox Delta par le cofondateur d'Iliad, Xavier Niel, c'était au tour d'Orange de dévoiler ses innovations. Son dirigeant, Stéphane Richard, a débuté son Show Hello en interrogeant plusieurs salariés du groupe afin de savoir si les box du groupe intégraient bien déjà une barre de son, un disque dur de 1 Téraoctet et la connexion à différents objets de la maison... à l'instar de la dernière-née de Free. Tous ont répondu par l'affirmative. "Chez nous rien n'est imposé et le client peut choisir de s'équiper s'il le souhaite, a-t-il indiqué. Nul besoin de proposer une nouvelle box pour cela".

Publicité

Durant plus de quarante minutes, le PDG a présenté l'assistant personnel Djingo qui sera disponible dans les boutiques au printemps prochain à partir de 49 euros. Ce produit a été développé conjointement avec l'opérateur Allemand Deutsche Telekom. "Tout le monde se plaint de l'Europe, mais nous avons voulu démontrer que nous faisons quelque chose face aux plateformes américaines et aux acteurs chinois, a expliqué sur scène Thimotheus Höttges, le responsable du groupe d'Outre-Rhin. Battons-nous !".

LIRE AUSSI >> Les géants de la tech connectent leurs enceintes

Les données personnelles des utilisateurs seront ainsi hébergées en Europe. Pourtant, Orange s'est aussi allié à l'intelligence artificielle Alexa d'Amazon en parallèle de son propre service Djingo. En fonction de la demande de l'utilisateur -"Alexa" ou "Ok Djingo"- l'assistant choisi répondra. Un choix surprenant pour protéger la vie privée des clients... " Nous avons réalisé un gros travail technique d'intégration pour arriver à ce résultat", a voulu rassurer Stéphane Richard en marge de sa présentation.

Des objets connectés pilotés grâce à la voix

Ce service doit permettre de piloter à la voix sa musique (Deezer), ses radios ou encore la réservation de ses transports (OUI.sncf)... "Et grâce à Alexa, il sera également possible de commander tout un ensemble d'objets comme les thermostats, les aspirateurs, son électroménager, les lumières... déjà compatible avec ce système, explique Sylvain Chevallier, associé télécoms au cabinet de conseils BearingPoint. Grâce à cet accord, Orange gagne ainsi du temps et peu se concentrer sur d'autres types de partenariats".

Mi-2019, le service "Maison connectée", lui, fonctionnera avec la Livebox d'Orange et son smartphone pour piloter les objets à distance et analyser leur consommation. Il sera également possible de souscrire à une offre "Maison protégée" (avec Groupama) pour surveiller son domicile et faire intervenir les forces de l'ordre si besoin. Enfin, Stéphane Richard a effectué une démonstration du très haut débit mobile grâce à la 5G en diffusant une vidéo haute définition (à la vitesse de 50 mégabits par seconde) en direct via un drone. "Cette technologie sera pré-commercialisée dans 17 villes en Europe dès l'année prochaine dont Lille, Paris et Nantes en France", a-t-il égrené.

Dans un contexte de guerre des prix, la 5G pourrait devenir un facteur de stabilisation voir de hausse des tarifs dans un avenir proche. Même si ce contexte n'empêche pas l'opérateur historique d'afficher de bons résultats. Le nombre d'abonnés au mobile (19,12 millions) tout comme celui des clients à l'Internet fixe (11,3 millions) a ainsi cru de plus de 2% au troisième trimestre.

L'impact des gilets jaunes

Mais les manifestations des gilets jaunes ont perturbé les ventes de fin d'année. Des boutiques ont été fermées plusieurs week-ends de suite et trois d'entre elles - l'une sur les Champs-Elysées, l'autre sur la Canebière et la troisième à Saint-Etienne - ont été pillées. " Nous enregistrons un impact négatif sur notre activité en cette fin d'année, constate le dirigeant. On ne peut pas se permettre un tel blocage dont les conséquences sont effrayantes".

Après les déclarations du président de la République sur la défiscalisation des primes de fin d'année, le PDG a également annoncé le versement de 1000 euros aux salariés d'Orange touchant moins de 2000 euros par mois et une prime de 500 euros pour ceux dont le salaire est compris entre 2000 et 2500 euros. "Nous avons ciblé les plus modestes, soit 20 000 personnes", conclut-il.

Publicité