Une agence publique a choisi de passer outre les coups de boutoir du président américain Donald Trump et de fermer deux centrales à charbon en plein coeur d'une région minière aux États-Unis, nouvelle illustration du déclin de cette énergie fossile dans le pays.

Le Conseil d'administration de l'Autorité de la vallée du Tennessee (TVA), un organisme créé en pleine Grande Dépression, en 1933, pour revitaliser le développement économique d'une zone couvrant en partie le Tennessee, l'Alabama,  le Mississippi et le Kentucky, a décidé jeudi de fermer deux sites, l'un dans le Kentucky en 2020 et l'autre dans le Tennessee en 2023.

Ces « vieilles » entités « n'ont pas été conçues pour répondre de façon efficiente aux besoins énergétiques sans cesse fluctuants des clients », fait valoir dans un communiqué la TVA, qui gère l'approvisionnement en électricité de près de 10 millions de personnes.  

L'organisme est ainsi allé à l'encontre de Donald Trump qui, dans un tweet lundi, avait écrit : « Le charbon est un élément important de notre production totale d'énergie » et la TVA « devrait sérieusement considérer tous les facteurs avant de voter en faveur de la fermeture de centrales à charbon viables ».

Pendant sa campagne et depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump n'a cessé de défendre ardemment le charbon. Il s'était notamment engagé à annuler des normes environnementales de l'ère Obama jugées illégales et destructrices d'emplois, en particulier dans des régions qui lui sont fidèles comme la Virginie occidentale et le Kentucky.

Mais malgré le soutien de l'administration, les fermetures de centrales se succèdent.  

La production de charbon a baissé de plus d'un tiers depuis son pic en 2008, indiquait fin janvier l'Agence américaine d'informations sur l'Énergie (EIA). Et le nombre de mines de charbon actives est passé de 1435 en 2008 à 671 en 2017.  

Résultat : après un léger sursaut en 2017, la production de charbon a de nouveau reculé en 2018, de 3 % sur un an, de 36 % sur dix ans.

Si les exportations ont légèrement progressé, la consommation de charbon aux États-Unis est à son plus bas niveau en 39 ans.

La part de charbon dans la production d'électricité du pays (28 %) ne cesse notamment de diminuer face à l'essor du gaz naturel (35 %) et des énergies renouvelables (17 %). Et l'EIA prévoit déjà que la part du charbon descendra à 24 % en 2020 et à 17 % en 2050.