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Le stock de dette à taux négatif grimpe à 9.300 milliards de dollars

La planète finance n'en a pas fini avec les politiques monétaires ultra-accommodantes.

En raison d'un possible ralentissement mondial, les investisseurs se reportent sur de la dette d'Etat.
En raison d'un possible ralentissement mondial, les investisseurs se reportent sur de la dette d'Etat. (Shutterstock)

Par Étienne Goetz

Publié le 18 mars 2019 à 16:19Mis à jour le 18 mars 2019 à 17:06

L'étrange monde des taux d'intérêt négatifs , où on gagne de l'argent en s'endettant, n'est pas près de disparaître. Certes, le stock mondial de dette avec un rendement en-dessous de 0 % a sensiblement diminué depuis le premier tour de vis monétaire de la Fed . Mais depuis la fin de l'année il bondit à nouveau. Entre fin septembre et mi-mars, l'indice Bloomberg Barclays des taux négatifs est passé de 6.372 milliards de dollars à 9.268 milliards de dollars.

Ce mouvement fait suite à une inflexion accommodante des politiques monétaires. La Fed fait une pause dans la hausse des taux, et la Banque centrale européenne a certes arrêté les achats nets d'actifs, mais annoncé une nouvelle vague de prêts géants à taux préférentiels aux banques (TLTRO) et reporté de six mois la première hausse des taux directeurs potentielle.

Globalement les principaux instituts d'émission de la planète demeurent très accommodants car ils anticipent un ralentissement mondial de la croissance. Parallèlement, en raison de craintes sur la santé de l'économie mondiale et les secousses qui ont agité les marchés, les investisseurs recherchent des titres sûrs comme la dette d'Etat, faisant ainsi baisser les taux.

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D'une manière générale, depuis la crise financière, le volume de dette très bien notée s'est amenuisé, alors que la demande s'est renforcée. Ce déséquilibre entre offre et demande fait grimper le prix des obligations et donc baisser leur rendement.

Le taux de l'emprunt allemand à 10 ans, référence absolue dans le monde obligataire, a par exemple perdu près de 50 points de base depuis l'automne. Il cote désormais tout juste au-dessus de 0 % à 0,086 %. Les taux américains, eux, sont à 2,6 % alors qu'ils dépassaient les 3,2 % il n'y a même pas six mois.

En Europe, la BCE a racheté tous les mois entre 2015 et 2019 plusieurs dizaines de milliards d'euros de dettes d'Etat et d'entreprises. En étant un acheteur massif, la banque centrale a fait baisser les taux. En juin 2016, le Bund allemand était passé sous 0 % pour la première fois de son histoire. Même des entreprises ont pu gagner de l'argent en s'endettant.

L'institution gardienne de l'euro a également placé son taux de dépôt à -0,4 %. Une mesure visant inciter les banques commerciales à prêter de l'argent plutôt que d'en perdre en plaçant leurs réserves de liquidités excessives auprès de la BCE. Les banques mènent donc des politiques commerciales agressives dans le cadre du crédit immobilier, au point que les autorités s'inquiètent d'un possible emballement dans le crédit .

Les taux négatifs sont aussi le résultat de contraintes réglementaires. Les banques peuvent utiliser de la dette d'Etat comme collatéral sans alourdir leur bilan et sans être du coup obligées de renforcer leurs fonds propres. Les établissements, notamment italiens, sont de fait gorgés de dette souveraine.

Etienne Goetz

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