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CAC 40

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Cac 40 : Pourquoi le CAC 40 a connu une telle envolée depuis le début de 2019

samedi 23 mars 2019 à 08h00
L'étonnant rebond du CAC 40

(BFM Bourse) - Dans un contexte européen toujours aussi mouvementé et malgré les révisions en baisse des prévisions de croissance en 2019, la cote des valeurs françaises a bondi de près de 15% depuis le début de l'année. Décryptage d'un mouvement plutôt contre-intuitif.

Dans un contexte loin d'être euphorique -entre Brexit interminable, violences en France, dissensions diverses entre Etats européens- la Bourse de Paris affiche une performance impressionnante. Depuis le début de 2019, le baromètre CAC 40 gagne près de 15%. Euphorie inconsidérée ? Pour Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion, certains éléments fondamentaux justifient certes une meilleure orientation des indices boursiers par rapport à leur forte baisse de 2018. Mais l'ampleur du rebond du CAC 40 a été exacerbé par les programmes de trading automatisé de sorte que le niveau actuel incite à la prudence, juge le spécialiste.

La vigueur du récent rebond du CAC 40 -qui par rapport au point le plus bas atteint fin 2018 atteint même pratiquement 20%, la limite de ce que les boursiers appellent le "bull market"- doit cependant se mesurer à l'aune de la baisse subie au cours du quatrième trimestre 2018 : aujourd'hui l'indice parisien se trouve ainsi quand même en dessous de son niveau de fin septembre 2018. "On n'a fait qu'effacer une grande partie des pertes générées par l'effondrement du marché fin 2018", souligne Daniel Larrouturou.

Changement radical du discours de la Réserve fédérale

La première explication de cette reprise est que les marchés ont abandonné le scénario extrêmement pessimiste qu'ils entretenaient quelques mois auparavant, celui d'un ralentissement économique (particulièrement visible en Europe et en Chine) conjugué à un relèvement trop rapide des taux d'intérêt aux Etats-Unis, phénomène appelé "overshooting" de la Fed.

Or, en ce début d'année 2019 ces deux éléments se sont renversés, détaille le gérant. D'une part avec des indices PMI meilleurs que prévu semblant traduire une inflexion des indicateurs avancés d'activité que ce soit en Europe ou en Chine - alors que la croissance est toujours soutenue aux Etats-Unis. D'autre part via le changement radical discours de la Réserve fédérale, qui a abandonné l'idée d'un relèvement des taux assez net (jusqu'à trois hausses en 2019), commençant à signaler que la prochaine étape serait une baisse des taux, probablement en 2020 mais peut-être dès la fin de l'année.

En parallèle, la Banque centrale européenne (BCE) pour sa part non seulement n'a pas réduit le montant de ses engagements mais a en plus annoncé nouveau plan d'aide pour les banques. Mais passer aussi vite d'une extrême à l'autre n'est pas forcément très sain. "Attention: entretenir l'idée à la fois d'une accélération de l'économie et d'un assouplissement de la Fed, c'est un peu espérer le beurre et l'argent du beurre" avertit Daniel Larrouturou. "On ne peut être certain que cette conjonction très favorable pour les marchés se concrétise".

De solides résultats d'entreprises

Le deuxième élément qui porte les marchés ces dernières semaines (avec dans le cas de la Bourse de Paris 11 hausses hebdomadaires en 13 semaines) est à rechercher du côté de la micro-économie, puisque la saison des publications annuelles a donné lieu à de bons résultats dans la majorité des cas, en dehors de quelques secteurs (automobile, construction) et très peu de sociétés cotées ont revu leurs objectifs en baisse à l'occasion de la publication de leurs comptes 2018.

Ensuite, les marchés sont persuadés qu'il y aura encore des bonnes nouvelles à venir que ce soit sur les taux, sur le Brexit (pariant qu'il y aura in fine un accord) ou sur l'aboutissement des négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis qui accoucherait d'un accord susceptible de relancer encore plus fortement la croissance mondiale. "Un soutien psychologique" dont l'effet n'est pas négligeable.

Un rebond boosté par les robots traders ?

Dernier élément expliquant le rebond : Daniel Larrouturou remarque que la hausse se fait dans des volumes relativement faibles, ce qui suggère que beaucoup d'ordres sont liés à des programmes automatiques s'orientant à l'achat. "Les grands fonds allocataires d'actifs tendent à gérer leurs programmes en fonction de facteurs de risque -soit essentiellement la volatilité- de sorte qu'ils vendent lorsque le risque perçu augmente et achètent quand ce risque diminue. Or la volatilité a été divisée par deux en trois mois... Cet aspect automatisé tend à suramplifier les tendances des indices".

Comme beaucoup de gérants fondamentaux, Diamant Bleu Gestion s'est trouvé un peu surpris par l'ampleur et la rapidité du rebond. "Nous avions racheté en fin d'année 2019 et renforcé l'exposition aux actions sur les fonds flexibles, mais nous sommes ressortis un peu trop vite", remarque le gérant. Mais il faut garder en tête que "les niveaux de valorisation atteignent maintenant environ 14 fois les bénéfices sur les douze mois prochains, ce qui est un peu plus élevé que la moyenne historique, ce qui laisse des perspectives de progression relativement faibles - à moins que la macro- et la micro-économie continuent de surprendre favorablement".

"Sur ces niveaux, nous sommes plus défensifs et nous privilégions les grosses capitalisations ainsi que les titres offrant un rendement important, tels que les pétrolières", indique Daniel Larrouturou. Les grandes valeurs technologiques comme "Capgemini, Atos et Alten" retiennent également l'attention du gérant.

Guillaume Bayre - ©2024 BFM Bourse
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