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Grande conso

L'Italie refuse que son parmesan passe sous contrôle du géant français Lactalis

Le géant français Lactalis serait intéressé par un éventuel rachat de l'un des principaux exportateurs du Parmigiano Reggiano et qui compte aussi dans son escarcelle des marques de gorgonzola et de mozarella. Ce qui a soulevé jeudi une levée de boucliers en Italie.

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"Il se profile l'énième défi entre l'Italie et la France (...) Mais cette fois, le défi se déroule sur un terrain de compétition traditionnel, celui des fromages", soulignait jeudi matin Il Corriere della Sera

"Il se profile l'énième défi entre l'Italie et la France (...) Mais cette fois, le défi se déroule sur un terrain de compétition traditionnel, celui des fromages", soulignait jeudi matin Il Corriere della Sera

MIGUEL MEDINA / AFP

Du parmesan sous contrôle français ? Cette hypothèse soulevait jeudi une levée de boucliers en Italie, où le ministre de l'Agriculture a promis de "protéger l'agroalimentaire italien de l'assaut des multinationales étrangères".

Selon la presse de la péninsule, le géant français Lactalis serait intéressé par un éventuel rachat du groupe Nuova Castelli, l'un des principaux exportateurs du Parmigiano Reggiano et qui compte aussi dans son escarcelle des marques de gorgonzola et de mozarella.

Interrogé par l'AFP, Lactalis s'est refusé à commenter cette information.

460 millions de chiffre d'affaires

Marque historique italienne, fondée en 1892, Nuova Castelli a réalisé un chiffre d'affaires de 460 millions d'euros l'an passé et compte un millier d'employés.

Depuis 2014, le groupe est détenu à quelque 80% par le fonds britannique Charterhouse.

Selon les médias, le fonds réfléchirait soit à faire entrer un partenaire, par exemple un fonds d'investissement, soit à vendre le groupe. Parmi les autres acheteurs potentiels figurerait l'italien Granarolo. Contacté par l'AFP, il s'est lui aussi refusé à tout commentaire.

"Il se profile l'énième défi entre l'Italie et la France (...) Mais cette fois, le défi se déroule sur un terrain de compétition traditionnel, celui des fromages", soulignait jeudi matin Il Corriere della Sera.

Un tiers du marché national

"Lactalis détient déjà un tiers du marché national dans les compartiments stratégiques du secteur laitier-fromager. Il faut arrêter la vente du Parmigiano Reggiano aux Français pour ne pas répéter les erreurs du passé, avec la cession de Parmalat à Lactalis, quand a été perdue une grande occasion pour le pays de faire front commun", a martelé Ettore Prandini, le président de la Coldiretti, le principal syndicat agricole en Italie.

Il a demandé au gouvernement de réagir, en soulignant la nécessité de "défendre les marques historiques", en créant une alliance entre acteurs italiens pour une éventuelle reprise.

Le ministre de l'Agriculture, Gian Marco Centinaio, n'a pas tardé à réagir mercredi soir.

"Nous ferons tout pour protéger l'agroalimentaire italien de l'assaut des multinationales étrangères. Le Parmigiano Reggiano est l'un des produits les plus représentatifs du Made in Italy, une fierté de notre excellence gastronomique", a affirmé le ministre issu du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème).

"Il s'agit d'une marque historique qui sera défendue", a ajouté celui qui s'oppose par exemple au traité de libre échange entre le Canada et l'Union européenne.

Lactalis a déjà acquis de nombreuses marques italiennes, comme Galbani, Invernizzi, Cadermartori, Vallelata et Parmalat.

Pour Parmalat, il en avait pris le contrôle en 2011 via une OPA hostile, qui avait déjà suscité un vif émoi en Italie et que Rome avait tout fait pour bloquer.

Les Italiens s'agacent régulièrement de l'hégémonie écononomique française dans leur pays, où nombre d'entreprises sont tombées sous escarcelle tricolore, notamment dans le luxe (Gucci, Loro Piana, Fendi...) et la banque.

(avec AFP)

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