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Transports

Bataille franco-espagnole sur le rail à grande vitesse

Depuis le début de l’année, Rachel Picard, la directrice générale de Voyages SNCF, ne cache plus son intention de faire rouler des TGV sur les rails de notre voisin ibérique.

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Directrice générale de Voyages SNCF, Rachel Picard veut accélérer sur le marché espagnol avec les TGV Ouigo, aux tarifs très attractifs.

G. Rolle/Réa

La bataille pour la libéralisation des lignes à grande vitesse en Europe, fin 2020, pourrait bien commencer par un match France-Espagne. Depuis le début de l’année, Rachel Picard, la directrice générale de Voyages SNCF, ne cache plus son intention de faire rouler des TGV sur les rails de notre voisin ibérique. De quoi titiller la concurrence espagnole, en particulier Isaias Taboas, le président de la compagnie ferroviaire publique Renfe. Le 1er juillet, celui-ci est ressorti de son conseil d’administration avec le feu vert des actionnaires pour se lancer à l’assaut de la France.

Plus de limitation territoriale

Dans un premier temps, les Espagnols devraient centrer leurs efforts sur les lignes du sud de l’Hexagone (Lyon, Montpellier, Marseille), respectant tacitement la répartition territoriale qui avait été faite dans un accord avec les Français pour l’exploitation commune du trafic international. Jusqu’à présent, les AVE (lignes à grande vitesse espagnole) venus d’Espagne n’allaient pas plus au nord que Lyon, et les TGV français s’arrêtaient à Barcelone. Mais les deux compagnies aspirant désormais à rouler seules et sans limitation territoriale, cet accord risque fort de sauter. Surtout, mettre le cap sur Paris permettrait à Renfe de viser la ligne la plus rentable du TGV. Un tronçon qui représente une fréquentation deux fois supérieure à celle de l’ensemble de son réseau grande vitesse comptant 21 millions de voyageurs !

Le premier réseau d’Europe

Côté français, l’ambition de Rachel Picard, qui négocie depuis des mois une alliance avec les compagnies espagnoles Air Nostrum et Acciona, est de débarquer avec les TGV low cost Ouigo. « Toutes les options sont encore sur la table », prévenait-elle au printemps, laissant entendre qu’elle pourrait y aller seule, alors que les discussions avec les partenaires privés s’enlisent.

Le marché est très attrayant : avec ses quelque 3 200 kilomètres de lignes en service et 1 500 kilomètres supplémentaires en construction, le réseau à grande vitesse espagnol est le premier d’Europe. De plus, il est encore réservé à une élite de clients fortunés ou se déplaçant en voyages d’affaires. Les TGV espagnols coûtent en effet quatre fois plus cher que le car, laissant le champ libre à une offre à bas tarifs qui est désormais bien rodée en France.

Isaias Taboas en a bien conscience. Le patron de Renfe a annoncé son intention de lancer une offre à bas coûts en janvier 2020 avec une formule AVE 40 % moins chère que l’offre standard. Histoire de contrer les Ouigo de Rachel Picard.

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