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Wall Street grimpe, soutenu par l'espoir commercial

Wall Street grimpe, soutenu par l'espoir commercial
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Wall Street grimpe, soutenu par l'espoir commercial
Crédit photo © Reuters

(Boursier.com) — La cote américaine progresse désormais un peu plus nettement ce jeudi, soutenue par les espoirs commerciaux et une série réconfortante de statistiques. Le S&P500 avance maintenant de 0,45% à 3.020 pts, contre un gain de +0,36% sur le DJIA à 27.246 pts et une progression de 0,71% du Nasdaq à 8.236 pts. Les marchés positivent et flirtent avec les sommets, au lendemain d'une décision sans grande surprise de la Fed, et alors que les rumeurs persistent concernant un potentiel accord commercial intermédiaire dès le mois d'octobre entre Washington et Pékin - passant par un report des nouveaux 'tarifs' et des concessions sur le dossier Huawei en échange d'achats de produits agricoles américains et d'autres gestes de la Chine...

Des négociations doivent avoir lieu ce jeudi et demain vendredi, visant à poser les bases des discussions de plus haut niveau qui interviendront début octobre à Washington entre les délégations des deux superpuissances. Une délégation d'une trentaine de responsables chinois, menée par le vice-ministre des Finances Liao Min, doit relancer les négociations ce jour dans les bureaux de l'USTR (U.S. Trade Representative) près de la Maison blanche. C'est Jeffrey Gerrish de l'USTR qui devrait, selon Reuters, mener l'équipe américaine... Les discussions devraient se concentrer sur la question des produits agricoles, afin que la Chine augmente significativement ses achats de soja et d'autres matières premières agricoles venues des USA.

Sur le marché des changes, l'indice dollar recule de 0,2% à 98,3 face à un panier de devises de référence. L'euro se traite actuellement à 1,105$ (+0,2%).

Statistiques solides dans l'ensemble

Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis pour la semaine close au 14 septembre 2019 sont ressorties au nombre de 208.000 selon le Département américain au Travail, contre un consensus de place de 215.000 et une lecture révisée à 206.000 pour la semaine antérieure.

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L'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie pour le mois de septembre 2019 est ressorti à 12, contre 11 de consensus de marché et 16,8 un mois avant. Il traduit donc un ralentissement de l'expansion, mais ressort légèrement supérieur aux attentes.

La balance des comptes courants aux USA pour le second trimestre 2019 est ressortie déficitaire de 128,2 milliards de dollars, contre 125,8 milliards de dollars de consensus et 136,2 milliards de dollars pour la lecture révisée (en baisse) du premier trimestre 2019. La lecture initiale du 1er trimestre se situait à 130,4 Mds$ de déficit des comptes courants.

Les reventes de logements existants aux États-Unis pour le mois d'août 2019 sont ressorties sur un rythme de 5,49 millions d'unités, contre un consensus de place logé à 5,38 millions et un rythme de 5,42 millions sur le mois de juillet 2019. Ces chiffres de la National Association of Realtors (NAR) américaine ressortent donc plutôt solides, traduisant une croissance de 1,3% des reventes en comparaison du mois précédent et une progression de 2,6% en glissement annuel, par rapport au mois d'août 2018.

L'indice des indicateurs avancés du Conference Board pour le mois d'août 2019, pour sa part, est ressorti inchangé par rapport au mois antérieur, en ligne avec les attentes de marché, après une progression révisée à +0,4% sur le mois de juillet. La précédente lecture de juillet était de +0,5% par rapport au mois précédent.

La Fed ne surprend pas

La bourse de New York avait fini hier sur une note mitigée, les investisseurs étant partagés sur l'analyse des dernières annonces de la Réserve fédérale américaine. Celle-ci a comme espéré abaissé d'un quart de point son principal taux directeur, à 1,75-2%, mais ses membres sont apparus indécis et divisés sur la future politique monétaire, ce qui a dérouté les marchés. Donald Trump a de son coté affiché sa défiance, en accusant la banque centrale de ne pas avoir de "tripes". Les indices boursiers ont dans un premier temps réagi à la baisse après les annonces de la Fed, mais ont ensuite remonté la pente.

Comme espéré par les marchés, la Fed a donc réduit mercredi les taux des "fed funds" d'un quart de point pour les ramener à 1,75%-2%, son deuxième geste d'assouplissement monétaire depuis celui du 31 juillet dernier. La Fed a justifié cette baisse, largement attendue par les acteurs de la finance mondiale, par la faiblesse de l'investissement et des exportations, tout en notant la solidité du marché de l'emploi et la hausse des dépenses des ménages.

Mais les membres de la banque centrale ont affiché de fortes divisions quant aux prochaines étapes de la politique monétaire américaine. Les nouvelles projections de la Fed, publiées mercredi, montrent ainsi que 5 membres veulent garder les taux à leur niveau actuel d'ici à la fin de l'année, tandis que 5 autres veulent les abaisser encore d'un quart de point, et que 7 d'entre eux jugent appropriée une baisse d'un demi-point d'ici à décembre.

Lors de sa conférence de presse, le président de la Fed Jerome Powell a cependant quelque peu rassuré les marchés, en indiquant que la banque centrale pourrait reprendre ses achats de titres plus tôt que prévu. Il a toutefois écarté l'idée de recourir à des taux négatifs en cas de récession, "je ne pense pas que ceux-ci seront en tête de notre liste", a ainsi déclaré le président Powell, tout en affirmant que la Fed se préparait à "être agressive s'il s'avère que c'est nécessaire".

Comme on pouvait s'y attendre, les annonces de la Fed n'ont pas suffi à satisfaire Donald Trump. Le président américain, qui réclame à la banque centrale des baisses spectaculaires afin d'affaiblir le dollar et de relancer l'économie américaine, s'est fendu d'un nouveau tweet comminatoire, jugeant que "Jay Powell et la Réserve fédérale échouent encore une fois. Pas de "tripes", pas de sens, pas de vision ! Un très mauvais communicant!"

En fin de conférence de presse, Jerome Powell lui a indirectement répondu en indiquant que "le moral à la Fed était au beau fixe, malgré les critiques de Donald Trump".

Injections de liquidités

Par ailleurs, les marchés s'inquiètent de la crédibilité de la Fed, qui a été contrainte d'intervenir pour calmer les marchés monétaires, où les taux au jour le jour ont flambé mardi, créant une crainte de manque de liquidités. Afin de calmer les esprits, la banque centrale a abaissé mercredi le taux sur les réserves excédentaires (le taux auquel sont rémunérées les dépôts des banques auprès de la Fed) à 1,8% contre 2,1% auparavant. La Fed a effectué mardi une "injection technique de liquidités" portant sur 53 milliards de dollars d'actifs, afin de maintenir les taux à court terme près de sa cible. Elle est ensuite intervenue une deuxième fois, mercredi, à hauteur de 75 Mds$, à travers son outil de prise de fonds en pension (repo), a indiqué l'antenne de New York de la Banque centrale. Une troisième intervention a été signalée ce jour, l'injection de liquidités se chiffrant encore à 75 milliards de dollars à travers l'outil de prise de fonds en pension à un jour.

Les analystes expliquent l'envolée des taux au jour le jour par des facteurs techniques liés à une forte demande de liquidités, notamment de la part des entreprises qui doivent faire face ces jours-ci à d'importantes échéances fiscales. Par ailleurs, le besoin de financement du gouvernement ainsi que la décrue des réserves de la Fed dans le cadre de la réduction de son bilan figurent parmi les raisons avancées par les experts pour expliquer ces tensions sur les marchés du refinancement à court terme.

Ces interventions, sans précédent depuis 2008 - en pleine crise des crédits subprimes -, rendent les marchés nerveux, des analystes soulignant qu'elles font courir à la Fed le risque de perdre le contrôle des taux à court terme, qui sont son principal outil de pilotage de la politique monétaire.

Pétrole sous surveillance

Sur le segment des matières premières ce jeudi, les prix du pétrole repartent à la hausse. Le baril de brut WTI prend 0,8% à 58,5$ sur le Nymex, alors que le Brent de la mer du Nord avance de 1,4% sur les 64$. Les questions monétaires n'ont pas effacé les craintes de tensions au Moyen-Orient, même si un conflit militaire avec l'Iran semble écarté par la majorité des observateurs. Les cours du pétrole avaient corrigé hier mercredi pour la 2ème séance, après leur envolée de lundi.

Mardi, les autorités saoudiennes ont assuré que la production du royaume serait de retour à la normale avant la fin du mois, écartant la crainte d'un choc pétrolier. Les cours du pétrole n'ont par ailleurs pas trouvé de soutien dans la publication des stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis. Après plusieurs semaines de baisse, ces stocks sont repartis en hausse 1,1 million de barils, à 417,1 millions de barils, alors que le consensus tablait sur un nouveau repli de 2,3 mb.

Mercredi, le président américain Donald Trump a annoncé qu'il allait "considérablement augmenter les sanctions contre l'Iran", que les Etats-Unis considèrent comme responsable des attaques du week-end contre les installations pétrolières saoudiennes. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo est arrivé en Arabie saoudite mercredi pour étudier la situation.

Les valeurs

Darden Restaurants (-3%), la chaîne américaine de restauration basée à Orlando, connue pour son enseigne Olive Garden, corrige avant bourse à Wall Street suite à des résultats financiers peu reluisants. Pour le premier trimestre fiscal, le groupe a pourtant dépassé les attentes en matière de profit, mais ses revenus ont en revanche déçu. Un programme de rachat d'actions de 500 millions de dollars a été déclaré. Le bénéfice net s'est établi à 171 millions de dollars soit 1,37$ par titre, contre 166 millions et 1,32$ par action un an plus tôt. Le bénéfice des opérations poursuivies a représenté 1,38$ par titre, contre 1,34$ un an plus tôt et 1,36$ de consensus. Les ventes totales se sont appréciées de 3,5% à 2,13 milliards, contre 2,14 Mds$ de consensus. Olive Garden et LongHorn Steakhouse ne sont pas à blâmer, leurs ventes ayant dépassé les attentes.

Darden maintient ses prévisions pour l'exercice 2020, tablant sur une croissance à comparable de 1-2% et une progression totale de 5,3-6,3% de l'activité.

Microsoft (+2% !) récompense ses actionnaires, et fait plutôt dans la démesure, à l'image toutefois d'une capitalisation colossale de plus de 1.080 milliards de dollars. Ainsi, le leader mondial des logiciels a annoncé son intention de racheter jusqu'à 40 milliards de dollars de ses propres actions dans le cadre d'un nouveau programme. Microsoft renforce dans le même temps son dividende trimestriel de 5 cents, à 51 cents par titre désormais. L'autorisation de rachat d'actions du groupe ne présente pas de date d'échéance, et pourrait être clôturée à tout moment pour le géant de Redmond. Le précédent plan se chiffrait également à 40 milliards de dollars, et avait été dévoilé en septembre 2016. Le dividende trimestriel déclaré est en progression de 11%.

Durant le quatrième trimestre de l'exercice fiscal 2019, le groupe avait 'rendu' 7,7 milliards de dollars à ses heureux actionnaires par dividendes et achats d'actions.

US Steel (-12%) corrige à Wall Street ce jeudi. Le groupe table en effet sur une perte plus importante que prévu pour le troisième trimestre. Le sidérurgiste américain envisage maintenant une perte trimestrielle par action de 35 cents, alors que le consensus de Wall Street était de -10 cents. Le trimestre comprend des charges de 53 millions de dollars liées à un incendie sur l'une des usines du groupe et à des frais de restructurations. Le groupe évoque par ailleurs une demande défaillante.

Target (stable), le détaillant discount américain, gagne du terrain ce jour à Wall Street, le groupe ayant annoncé un nouveau programme de rachats d'actions pour un montant total de cinq milliards de dollars.

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