Les temps sont rudes sur les marchés pétroliers, en première ligne face aux craintes que suscite l’expansion du coronavirus en Chine. Lesté par des prévisions moroses, le brut pique du nez, en atteste la baisse des prix depuis le début de l’année, de l’ordre de 13%.

L’OPEP et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont conjointement corrigé leur prévision de croissance de la demande de pétrole en 2020 pour tenir compte des impacts économiques du coronavirus. Force est de constater que ces révisions sont significatives, l’OPEP abaissant sa prévision de croissance de 19% tandis que l’AIE sabre sa prévision de 30% L’Institution s’attend par ailleurs à une aggravation de l’excédent pétrolier (différence entre l’offre et la demande mondiale) puisqu’en parallèle, le pétrole coule à flot aux Etats-Unis, dont la production évolue sur des records historiques à 13 millions de barils par jour (mbj).

Dans ce cadre, le marché s’en remet à la politique de l’OPEP+ pour soutenir les prix. Le cartel élargi a pris connaissance le 6 février dernier de la proposition du Joint OPEC Technical Committee (JTC) d’abaisser la production journalière de 600.000 barils par jour en réponse à l’expansion du coronavirus. La Russie se montre toujours évasive sur sa volonté à fournir de nouveaux efforts, une position faisant grimper la nervosité du côté des opérateurs si un consensus n'est pas trouvé.  La prochaine réunion de l'OPEP et de la Russie sera donc suivie de très près par le marché. Elle se déroulera le 5 mars prochain. 

D’un point de vue graphique, données hebdomadaires, un rebond technique s’est formé au contact 53 USD, support majeur sur cette unité de temps. Le rebond s’est prolongé jusqu’à 58-59 USD, ancienne borne basse du trading range longtemps travaillé entre 58 et 72 USD. Tant que les cours évolueront sous ce niveau, la tendance de fond restera fragilisée et les vendeurs garderont la main. Une réintégration du range permettrait en revanche de neutraliser la configuration.