L’Arabie Saoudite a triplé sa TVA au 1er juillet, la passant de 5 à 15 %, une “mesure d’austérité impopulaire imposée en pleine crise économique due à la pandémie de Covid-19 et à l’effondrement des cours du pétrole”, commente L’Orient-Le Jour. En conséquence, le taux de l’inflation pourrait atteindre 6 % en juillet par rapport au même mois l’année dernière, selon le cabinet de conseil britannique Capital Economics.

“Le triplement de la TVA intervient en même temps que la suspension de certaines allocations sociales et a entraîné une forte hausse des achats de biens cette semaine, allant des voitures aux matériaux de construction”, selon le journal.

Ruée vers l’or

“Les gens se sont rués dans les centres commerciaux, c’était comme un Black Friday”, témoigne pour CNBC Ali Almarri, un entrepreneur vivant à Khobar, qui n’a pas réussi à trouver une seule voiture à acheter. Partout dans le pays, une fois levées les restrictions de confinement en juin, les magasins ont été pris d’assaut, les Saoudiens espérant ainsi “économiser de l’argent sur les produits non périssables, la nourriture, les vêtements, l’électronique et les voitures”, explique CNBC.

À cette frénésie d’achats s’est ajoutée une ruée vers l’or, selon ABCNews. Ce que confirme L’Orient-Le Jour : “Le responsable d’une boutique d’or de Riyad a déclaré que ses ventes avaient augmenté de 70 % ces dernières semaines, tandis qu’un concessionnaire automobile a fait état d’une hausse de 15 % des commandes.”

Alors que la TVA n’a été introduite qu’en 2018 dans le royaume, son triplement passe mal auprès d’une population “habituée aux largesses d’un État riche, premier exportateur de brut au monde”, selon L’Orient-Le Jour. Les finances du régime sont mises à mal par la baisse des revenus pétroliers et par l’impact du confinement.

Autre “coup dur” qui explique la récente austérité : “Les autorités ont dû, après avoir suspendu la Omra – petit pèlerinage musulman –, drastiquement réduire le nombre de pèlerins au hajj cette année en raison de la pandémie. Un millier de personnes seulement seront autorisées à effectuer fin juillet le grand pèlerinage musulman annuel à La Mecque, contre 2,5 millions l’an dernier. En 2019, ces pèlerinages avaient généré quelque 10,6 milliards d’euros de revenus.”