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On a testé… l’AirTag, la balise d’Apple qui permet de retrouver ses clefs

Attaché à un porte-clefs ou à un sac, le mouchard Bluetooth signale sa position lorsqu’on le perd, à la maison comme dans la rue.

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Publié le 06 mai 2021 à 18h32, modifié le 13 mai 2021 à 18h49

Temps de Lecture 6 min.

L’AirTag est à peine plus haut que trois pièces de deux euros empilées, mais il est un peu plus large.

Qui a perdu ses clefs récemment comprendra instinctivement l’intérêt de l’AirTag, le petit traqueur Bluetooth commercialisé par Apple le 30 avril pour les iPhone exclusivement. Attaché à un trousseau ou logé dans un sac, il signale sa position lorsqu’on le perd. Nous avons organisé une vaste partie de cache-cache pour vérifier cette promesse.

Un collègue a ainsi dissimulé quelques AirTags aux quatre coins d’un appartement, puis dans un vaste bureau en open space. Le plus souvent, nous les avons retrouvés en une petite minute. L’iPhone a repéré leur position même lorsqu’ils étaient cachés sous un oreiller, dissimulés au fond d’un tiroir, ou parfois à travers deux portes fermées. Mais au-delà de dix à vingt mètres, les AirTags deviennent généralement indétectables.

La partie arrière est en acier, la partie avant, en plastique – beaucoup plus fragile. Les deux se rayent assez vite.

Si un objet est égaré plus loin, que ce soit à 50 mètres ou à 50 kilomètres, tout n’est pas perdu pour autant : il suffit souvent d’être patient. Le traqueur d’Apple n’est pourtant pas la réplique d’un mouchard de police, il n’intègre ni antenne GPS ni abonnement téléphonique transmettant sa position en temps réel. Il comprend seulement une antenne sans fil qui envoie régulièrement de petits messages Bluetooth aux alentours, accompagnés de son code d’identification.

Ce sont les iPhone des passants qui font l’essentiel du travail : ils détectent les messages de l’AirTag perdu et transmettent sa position approximative au possesseur du traqueur, même s’il est situé à des kilomètres de là, de façon anonymisée et silencieuse.

Un redoutable mouchard

Tous les smartphones d’Apple – des millions en France – sont programmés pour « écouter » les AirTag (d’après Apple, il est possible de désactiver cette fonction, mais nous n’avons pu le vérifier). Pour tester l’efficacité de ce vaste filet de détection, nous avons caché quelques AirTags dans un parc parisien très fréquenté, dans une boulangerie bondée, puis dans une rue fort peu passante du 19e arrondissement. Tous ont été découverts par la communauté des iPhone dans la demi-heure : ils sont apparus sur la carte de l’application Localiser d’Apple.

La position des objets retrouvés est indiquée à une vingtaine de mètres près.

En nous rendant sur place, nous avons pu remettre la main dessus assez facilement, à une exception près. Dans les sous-bois touffus du parc des Buttes-Chaumont, l’iPhone indiquait que l’Airtag se trouvait à moins d’un pas alors qu’il se trouvait en réalité à dix mètres de nous : nous avons mis une demi-heure à le localiser précisément. La densité de la végétation faisait probablement ricocher le signal Bluetooth dans tous les sens, le rendant indéchiffrable.

Selon nos informations, le traqueur n’est pas prévu pour suivre la position d’un être vivant, à l’inverse de celui des marques concurrentes Tile et Samsung

Dans les villes françaises, où les iPhone sont nombreux, l’AirTag constitue un redoutable mouchard. Apple a toutefois conçu son traqueur pour éviter qu’on l’emploie afin de suivre des personnes à leur insu, en le glissant dans le sac d’un conjoint, par exemple.

L’AirTag change de comportement lorsqu’on l’éloigne de l’iPhone de son propriétaire. S’il reste immobile pendant plus de trois jours, il se met à sonner. Si, au contraire, il se déplace en même temps que l’iPhone d’une autre personne, il envoie un message d’alerte à cette dernière. Apple ne précise toutefois pas au bout de combien de temps. Ce n’est peut-être pas une mauvaise chose : moins les règles sont claires, plus elles sont difficiles à contourner par des personnes malintentionnées.

La destination naturelle de l’AirTag : le porte-clefs.

L’AirTag semble se destiner aux objets, mais on regrette que sa page produit sur le site d’Apple ne le mentionne pas explicitement. Selon nos informations, le traqueur n’est pas prévu pour suivre la position d’un être vivant, à l’inverse de celui des marques concurrentes Tile et Samsung, qui montrent dans leurs publicités des propriétaires attachant le mouchard aux colliers de chats et de chiens.

Guidage silencieux

Que vaut l’AirTag d’Apple face au traqueur du spécialiste historique qu’est Tile ? Celui de Tile, lancé en 2015, fonctionne aussi sur iPhone, mais, selon nos tests, il est largement dominé par l’AirTag d’Apple. La communauté des utilisateurs du premier se met bien en alerte quand un traqueur est perdu, mais elle est beaucoup moins vaste que celle du second. En trois jours, nous n’avons pas réussi à obtenir la position des Tiles volontairement égarés dans Paris. Nous n’avons réussi à les récupérer que grâce aux AirTags cachés à côté d’eux.

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Quand on s’approche à une vingtaine de mètres du Tile, l’iPhone le détecte bien, mais il n’offre pas de guidage silencieux, contrairement au traqueur d’Apple. L’iPhone indique la distance de l’AirTag, en moyenne autour d’une dizaine de mètres, puis affiche quelques mètres plus tard une flèche sur son écran, pointant vers l’endroit où se trouve l’AirTag.

Quand on approche de l’AirTag, l’iPhone guide l’utilisateur en trois étapes.

Ce guidage silencieux ne fonctionne qu’avec les smartphones récents (iPhone 11 ou supérieur). Mais, grâce à lui, on n’est pas forcé de faire retentir la sonnerie du traqueur d’Apple. Difficile à localiser à l’oreille dans une rue passante, elle risquerait de toute façon de gêner un collègue ou de réveiller un proche dans un environnement calme. A l’inverse, pour le moment, les Tiles ne peuvent être repérés que par leur sonnerie, mais la marque nous a indiqué travailler à un positionnement silencieux. Le seul atout du Tile à cette heure est son bouton : un double-clic fait sonner le smartphone s’il est à portée de Bluetooth, pour le localiser dans la maison. Une fonction fort utile qui manque à l’AirTag.

Nous avons également opposé le traqueur d’Apple au SmartTag de Samsung, même si ce traqueur n’est pas un concurrent direct – il est réservé aux smartphones et tablettes Samsung. Lorsqu’un SmartTag était perdu dans Paris, à des kilomètres de son propriétaire, nous avons reçu une alerte au bout d’une heure en moyenne, nous permettant de le localiser sur la carte, un délai plutôt satisfaisant – trois fois plus lent qu’avec l’AirTag d’Apple, toutefois. En intérieur et à courte distance, en revanche, la portée du traqueur Samsung s’est révélée meilleure que celle de l’AirTag, et sa sonnerie, plus puissante. On le repère donc plus facilement dans les grands logements.

Le Tile Mate (à gauche), le Samsung SmartTag (au centre) et l’AirTag, nettement plus compact (à droite).

On peut localiser le SmartTag de Samsung silencieusement grâce à une petite jauge qui indique l’intensité du signal Bluetooth. Mais, à partir de trois mètres environ, il faut souvent le faire sonner pour achever le repérage. Le SmartTag est nettement plus volumineux, moins élégant, et moins simple à utiliser que l’AirTag d’Apple.

Un auxiliaire précieux, mais un prix excessif

Très efficace, le traqueur d’Apple est un auxiliaire précieux pour les têtes en l’air. Comme souvent chez Apple, son prix est excessif : 35 euros l’unité, soit 5 à 10 euros de plus que les traqueurs concurrents. Somme à laquelle il faudra souvent ajouter le prix d’une lanière, vendue 10 à 40 euros, car l’AirTag n’intègre pas le crochet dont ses concurrents sont équipés.

La pile bouton de l’AirTag doit être remplacée tous les ans (environ 3 euros), tout comme celle de ses concurrents Tile et Samsung.

Mais la concurrence existe-t-elle vraiment ? Avec le traqueur de Tile, quand on perd des clefs dans la rue, elles restent introuvables pendant de longues journées, faute d’une communauté française suffisamment étendue pour signaler sa position. Les produits de Tile fonctionnant avec n’importe quel smartphone Apple ou Android, on en est réduit à espérer que cette communauté grandira grâce aux possesseurs de smartphones Android. En attendant, l’AirTag est un meilleur choix.

Signalons au passage que le produit équivalent de Samsung, le SmartTag, destiné exclusivement aux smartphones du constructeur coréen, s’il est un peu moins convaincant que l’AirTag, fonctionne bien mieux que le Tile. A quand un standard commun à tous les fabricants, pour que les mobiles de toutes les têtes en l’air du monde se donnent la main ?

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