Le maïs flambe. Son prix a augmenté de 50 % environ en 2021 sur le marché américain. “Un boisseau coûte plus du double de ce qu’il coûtait l’année dernière”, rapporte le Wall Street Journal qui constate que “la principale culture commerciale aux États-Unis a rarement été aussi chère”. Les prix de la céréale n’avaient pas atteint ces sommets – le boisseau (25,4 kg) se négocie entre 6,09 et 7,48 dollars – depuis la sécheresse dans le Midwest en 2012.
Le maïs mène la danse de la hausse du prix des matières premières. Les prix du bois ont “grimpé à plus de quatre fois la normale”, poussant les prix de l’immobilier et de la rénovation à la hausse, le cuivre a atteint des records, le pétrole “n’a pas coûté autant depuis 2018 et le soja est à son plus haut niveau depuis 2012”, constate le quotidien économique américain. Le tout fait craindre le retour de l’inflation.
Du Coca au bourbon, en passant par le carburant
“Les Américains peuvent s’attendre à payer plus pour toutes sortes de choses, à l’épicerie comme à la station-service.” Le maïs est un ingrédient clé de nombreux produits, “des chips tortillas aux ailes de poulet, du bourbon au Coca-Cola”, et 40 % des récoltes du pays servent à produire du carburant.
Cette hausse des cours tient à la très forte demande de la Chine, où les éleveurs cherchent “à “engraisser des millions de porcs”, après l’épidémie de peste porcine, bien antérieure à la pandémie de Covid-19. “La Chine devrait importer cette année quatre fois ce qu’elle achète normalement à l’étranger, en s’adressant en majorité aux agriculteurs américains.” Le maïs états-unien est également plus cher du fait de la sécheresse qui touche les régions productrices d’Amérique du Sud, mais aussi de la reprise de la demande américaine.
Et “à Wall Street, de nouvelles règles de négociation permettent aux spéculateurs de parier plus gros sur les matières premières agricoles”, note le journal. Généralement, quand les cours du maïs flambent, c’est plutôt le signe d’une mauvaise récolte. Aujourd’hui, certains cultivateurs feraient des stocks en attendant que les prix augmentent, pour “compenser les pertes subies lorsqu’ils ont vendu à bas prix” au tout début de la pandémie, en pleine “panique boursière”. Forts des subventions qu’ils ont reçues pendant la guerre commerciale avec la Chine, explique un analyste financier au journal, “ils peuvent se permettre de jouer”.
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