(BFM Bourse) - A l'issue d'un appel d'offre international, c'est le spécialiste héraultais des systèmes de traitement et de désinfection de l’eau et des surfaces qui a été retenu par l'US Navy pour développer une version militaire de son système de désinfection des eaux de ballast. Le titre s'envole.

En manque d'annonces depuis celle, en septembre dernier, d'un partenariat avec le constructeur naval Groupe Piriou pour l’équipement de douze navires chasseurs de mines pour les marines belge et néerlandaise, le cours du titre Bio-UV Group se réveille ce mardi à l'annonce d'un appel d'offre remporté auprès de l'US Navy. Peu après 10h, le titre du groupe basé à Lunel affiche l'une des meilleures performances de l'ensemble du marché parisien avec un bond de 10,3% à 6,08 euros, au plus haut depuis début mai. Introduit en juillet 2018 à 3,84 euros, le titre repart de l'avant après avoir temporisé au premier semestre dans le sillage d'un spectaculaire parcours boursier en 2020 (+92%), la crise sanitaire ayant boosté la notoriété du groupe. Il cède néanmoins toujours 18% depuis le 1er janvier 2021.

La flambée du jour intervient donc après que le groupe a indiqué avoir été retenu, avec son partenaire américain Columbia Group (société de services et d'ingénierie à destination du gouvernement américain), par l’US Navy, "pour développer une version militaire du système de désinfection des eaux de ballast par UV pour équiper les futurs navires de l’U.S. Navy". Et ce, "à l'issue d'un appel d'offre international "ajoute Bio-UV.

Les navires militaires opéraient jusqu'à présent en dehors du champ d’application de la réglementation "USCG Standards for Living Organisms in Ship's Ballast Water Discharged in U.S. Waters" applicable depuis 2016 et qui régit la gestion des eaux de ballast dans les eaux américaines. Le recours aux ballasts, ces réservoirs de grande contenance remplis ou vidés en fonction des besoins d'équilibrage d'un navire, a pour inconvénient d'importantes retombées environnementales du fait du rejet des eaux en différents points du globe, ce qui facilite l'arrivée d'espèces d'algues invasives par exemple.

Bonne nouvelle pour les océans, les futurs navires militaires américains seront eux aussi équipés de systèmes de traitement. En collaboration avec Columbia Group, Bio-UV va ainsi concevoir des systèmes renforcés de traitement des eaux de ballast, couvrant des capacités de pompes de ballast de navires de 300 jusqu’à 1000 mètres cubes de l'heure. Ces systèmes devrait être dérivés de la gamme de systèmes BIO-SEA développée par le groupe, combinant deux technologies (la filtration mécanique et le traitement UV-C) en une seule et même unité compacte, permettant déjà de traiter des débits de 10 à 200 m³/h.

Coté sur le segment Growth d'Euronext, Bio-UV rappelle faire "partie du club mondial très restreint des entreprises ayant développé un système de désinfection de l’eau par UV et disposant à ce jour de la double certification OMI (Organisation Maritime Internationale) depuis 2013 et USCG (United States Coast Guard) depuis 2018". Cette double certification, qui permet à BIO-UV de garantir aux armateurs que leurs navires pourront naviguer partout dans le monde et en particulier dans les eaux côtières américaines, constitue un avantage concurrentiel majeur vis-à-vis de ses concurrents, estime le groupe.

Son PDG se félicite de ce contrat obtenu au terme d'un travail de longue haleine. "Après plusieurs années d’études, de préparation et de négociation, nous sommes heureux d’avoir été retenu en association avec Columbia Group, pour concevoir les systèmes de traitement des eaux de ballast qui équiperont les futurs navires de l’US Navy" souligne-t-il, jugeant que cette nouvelle étape "représente une reconnaissance de notre savoir-faire et une nouvelle référence emblématique pour une PME française telle que Bio-UV".