(BFM Bourse) - Poursuivant son repli sur la lancée d'un nouvelle (légère) baisse hebdomadaire, le marché parisien entame la semaine à nouveau dans le rouge. Une nouvelle fois, Atos se distingue défavorablement après un avertissement.
Le CAC 40 enfonce le seuil symbolique des 6.500 points. Après avoir réussi à limiter son repli hebdomadaire à -0,36%, grâce à un vif rebond technique vendredi, l'indice phare tricolore est reparti en baisse dès l'ouverture lundi. Vers 12h10, son recul s'accentue à -0,56% à 6.493,18 points tandis que le G20 -outre le feu vert à la réforme de la taxation des entreprises multinationales- a ce week-end averti des risques pesant sur la reprise économique à cause de la diffusion rapide du variant Delta du coronavirus.
Après une séquence plutôt calme pour les marchés, l'actualité va s'accélérer cette semaine avec le démarrage de la saison des résultats du deuxième trimestre mais aussi une série d'indicateurs macro-économiques dont l'inflation américaine et la croissance chinoise pour le deuxième trimestre. Le fait que la banque centrale chinoise ait jugé nécessaire ce lundi matin de lâcher un peu plus la bride aux banques pour relancer le crédit suggère d'ailleurs que le PIB pourrait décevoir...
Par ailleurs, la présidente de la Banque centrale européenne a prévenu d'une modification des orientations de sa politique monétaire à l'occasion de la prochaine réunion de l'institution, en lien avec sa nouvelle stratégie vis-à-vis de l'inflation. Les indications prospectives de la BCE seront ajustées, a indiqué Christine Lagarde.
Nouvelle chute en Bourse pour Atos
Toutefois ce lundi l'animation n'est pas encore au rendez-vous avec seulement 690 millions d'euros échangés pour l'heure sur le marché parisien.
Au sein du CAC 40 (mais pour combien de temps?) l'action Atos essuie une nouvelle correction carabinée, flanchant de près de 18% à la suite d'un avertissement sur ses objectifs 2021. La société, maintenue parmi l'échantillon de l'indice phare lors de la dernière réunion du conseil scientifique des indices, vaut moins aujourd'hui qu'Eurotunnel (Getlink), Orpea, FDJ, Rexel ou JCDecaux, pour ne citer que quelques unes des valeurs non membres du CAC 40. JCDecaux justement grimpe de 6,4%, après le relèvement du conseil de JPMorgan, qui cible 29 euros par action.
Sartorius Stedim Biotech et Eurofins Scientific -les deux plus gros non-membres du CAC à l'heure actuelle- progressent respectivement de 2,9% et 2,6%, dans un contexte d'inquiétudes grandissantes vis-à-vis du coronavirus.
Vers une reprise des essais pour AB Science
Du côté des biotechs, AB Science s'adjuge 27% dans la perspective d'une reprise des trois essais que la société avait préféré interrompre début juin, ayant détecté un potentiel risque de cardiopathie ischémique lors d'une analyse rétrospective d'études précédemment menées sur le masitinib. L'ANSM a donné son feu vert au protocole renforcé qu'AB Science envisage de mettre en place, la biotech va demander sans plus attendre la reprise des études.
Le rouge est de mise également pour le marché du pétrole, avec un repli de 1,16%% du Brent européen à 74,67 dollars et de 1,15% pour le WTI américain à 73,70 dollars.
Enfin l'euro cède 0,2% à 1,1854 dollar, après une progression limitée de la monnaie unique la semaine dernière, tandis que "les risques sanitaires jettent l'opprobre sur le scénario de forte reprise espéré cette année en Europe", observe Guillaume Dejea, l'analyste macro & changes de Western Union Business Solutions. "La vive recrudescence des contaminations dans le sud de l'Europe inquiète vivement les autorités politiques, et en Espagne justement la région de Catalogne a annoncé ce weekend la mise en place de nouvelles restrictions pour contrer l'avancée du variant Delta".