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Politique

"C'est un vampire..." : comment Zemmour fait paniquer l'état-major de LR

Vampirisée par l'irruption d'Eric Zemmour et le poids de Marine Le Pen, la droite républicaine révèle ses fractures. Et semble incapable de désigner un candidat à la présidentielle, en l'absence d'un leader qui s'impose à tous.

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Christian Jacob écoute un discours pendant les "rendez vous de la jeunesse" du parti LR (les republicains) ou univérsités d'été des Jeunes Republicains a Port Marly (78) le 5 septembre 2020. 

S. Lambert/Haytham-Réa

« Eric Zemmour est un vampire. » Aurélien Pradié, secrétaire général de LR (Les Républicains) n'a aucun doute sur la nature prédatrice - pour son parti - de l'essayiste extrémiste qui postule à la candidature. « Si tu te laisses aller à l'embrasser, poursuit-il, il te siphonne. Jusqu'au dernier sang. »

Le sien bout de rage devant tous ses collègues élus qui multiplient risettes et courbettes. « La droite devrait savoir qu'elle n'a rien à concéder à ses adversaires. Ceux qui imaginent que ce personnage, cet esprit triste, est susceptible de nous apporter quoi que ce soit se trompent. Lourdement. »

Un avertissement loin d'être entendu, car le zemmourisme est d'autant plus contagieux qu'il gagne dans des esprits affaiblis par les défaites passées. Ce virus Zemmour, qui se matérialise de façon spectaculaire avec 10 % des intentions de vote au premier tour, selon Harris Interactive, soit 3 points de plus en une semaine, est redoutable, car il vient de leurs propres rangs quand Laurent Wauquiez, alors président de LR et toujours très populaire au sein du parti, l'intronisait en majesté. Tous se souviennent de ses paroles sucrées le 30 janvier 2019 au siège du mouvement : « Eric Zemmour est ici chez lui. » Alors même que ce dernier sentait déjà le soufre, le patron du parti lui déroulait le tapis bleu, blanc, rouge et balançait l'encensoir : « Il est de ceux qui frottent les cervelles, et nous en avons besoin. » Ou encore : « Il faut donner quelque chose à aimer et ce quelque chose, ce doit être la France. » Applaudissements nourris alors même que le polémiste plantait quelques banderilles empoisonnées : « Face à la gauche, la droite se couche. Elle regarde passer les trains, terrorisée d'être appelée de droite. »

L'offensive politique d'Eric Zemmour avait débuté ce soir-là : subvertir la droite, de l'intérieur, tout en attaquant Marine Le Pen qu'il a commencé, très tôt, de déstabiliser par ses écrits. Il expliquait en effet, dès 2017, « qu'elle ne pourrait pas gagner la présidentielle, qu'elle n'avait pas l'envergure ». Dans l'esprit de Zemmour, l'héritière faiblarde était un obstacle rédhibitoire à l'entente des droites. En même temps, il fallait travailler les esprits des enfants perdus du gaullisme pour les amener à une radicalité souverainiste et xénophobe. Ce qu'il entreprenait, avec un certain succès, et le soutien ardent de CNews mais aussi du Figaro . Il ne s'est pas caché d'être à la manœuvre, tout juste a-t-il longtemps dissimulé qu'il pourrait être celui qui en profite. Or ce travail de déstabilisation se poursuit avec la complicité, consciente ou inconsciente, de ceux-là mêmes qu'il va « vampiriser ».

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