Partager
Aéronautique

Satellites SES : le gros coup de Thales Alenia Space

Avec la commande de deux satellites par l’opérateur luxembourgeois SES, Thales Alenia Space a remporté un des contrats spatiaux les plus importants de l’année. Il confirme la très bonne santé des deux champions français, Airbus et Thales, qui mènent la vie dure à leurs rivaux américains.

1 réaction
Les satellites Astra 1P et Astra 1Q, commandés à Thales Alenia Space par l'opérateur SES

Les satellites Astra 1P et Astra 1Q, commandés à Thales Alenia Space par l'opérateur SES

Thales Alenia Space
Les satellites Astra 1P et Astra 1Q, commandés à Thales Alenia Space par l'opérateur SES
Satellites SES : le gros coup de Thales Alenia Space
Vincent Lamigeon
00:00 / 00:00

Serait-ce Noël avant l’heure pour Thales? Thales Alenia Space (TAS), coentreprise détenue par le groupe français (67%) et l’italien Leonardo (33%), a frappé un grand coup en décrochant, jeudi 18 novembre, une commande de deux satellites du géant luxembourgeois SES, premier opérateur satellite mondial. Le premier engin, Astra 1P, sera basé sur la plateforme SpaceBus Neo, déjà éprouvée en orbite (satellites Konnect, SES-17). Le deuxième satellite, Astra 1Q, sera quant à lui basé sur la toute nouvelle plateforme Space Inspire, une gamme de satellites plus petits et totalement reconfigurables en orbite lancée fin 2019. C’est la première commande de cette plateforme pour Thales, qui voit ainsi son concept validé par un des acteurs les plus prestigieux de la place. Les deux satellites seront lancés en 2024.

Ce contrat est une excellente nouvelle pour les usines françaises de TAS. L’usine de Toulouse concevra les charges utiles, et le site de Cannes effectuera l’assemblage final et des tests. Si le montant de la commande n’est pas précisé, un satellite télécoms coûte en général 200 à 300 millions de dollars. "Nous sommes honorés que SES renouvelle sa confiance à Thales Alenia Space après nous avoir confié la construction de SES-17, en route vers son orbite géostationnaire, ainsi que celle des satellites SES-22 et SES-23, en cours de réalisation dans nos salles blanches", indique Hervé Derrey, PDG de Thales Alenia Space.

Ce contrat confirme l’excellente année 2021 du champion franco-italien sur le segment très disputé des satellites télécoms en orbite géostationnaire (36.000 km). Le groupe cannois (1,85 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2020, 7.700 salariés) en est à trois satellites commandés sur le marché commercial (Astra 1P, Astra 1Q et le satellite indonésien HTS 113BT), ce qui le place en tête des commandes mondiales depuis le début de l’année, devant Airbus Defence & Space (deux commandes) et l’américain Maxar (deux contrats). En ajoutant les deux satellites de télécommunications militaires Sicral 3A et Sicral 3B commandés par le ministère italien de la défense, TAS atteint même le chiffre de cinq satellites commandés. Au creux de son activité en 2018, le groupe n’avait décroché qu’une seule commande, ce qui avait contraint le groupe à engager un plan de départs de 450 postes.

Gamme renouvelée

Au-delà du seul TAS, c’est toute l’industrie française des satellites qui affiche une santé insolente. En ajoutant les commandes d’Airbus et Thales, les acteurs basés en France affichent une part de marché de plus de 70% sur les prises de commandes en 2021. Les américains sont pour l’instant à la peine: Maxar n’a eu que deux commandes, Boeing et Northrop Grumman aucune. En 2020, TAS et Airbus avaient atteint environ 35% de part de marché, ce qui était déjà un bon chiffre.

Pourquoi ces bonnes performances? D’abord parce que le marché des satellites télécoms est bien reparti, après des années de déprime: après avoir touché le fond en 2017 (8 satellites commandés dans le monde), le segment est repassé à 22 commandes en 2020. Deuxième raison: Airbus et Thales ont su passer la surmultipliée pour rivaliser avec leurs concurrents américains. Après un démarrage poussif, ils se sont convertis à marche forcée aux satellites à propulsion électrique, et non plus chimique, qui permet de développer des satellites plus puissants et moins lourds.

Ils ont également renouvelé leur gamme avec des satellites 100% digitaux, reconfigurables en orbite. En clair, là où les engins d’ancienne génération étaient dédiés à un marché (diffusion TV, connectivité Internet) et à une zone géographique, les satellites de la gamme OneSat (Airbus) et Space Inspire (Thales) permettent de passer des uns aux autres en fonction des besoins. Plus petits que les satellites classiques, les satellites OneSat et Space Inspire sont aussi moins chers de 50%.

Commande pour Ariane 6

Le contrat SES boucle une semaine faste pour le secteur spatial européen. Mercredi 17 novembre, l’opérateur australien SingTel Optus avait commandé un lancement d’Ariane 6 pour son satellite Optus-11. De quoi regonfler un peu le moral d’une industrie européenne profondément déstabilisée par la tornade SpaceX.

1 réaction 1 réaction

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications