Avec l’électrification et la connectivité, c’est l’un des piliers de la révolution automobile en cours. La conduite automatique – ou autonome – continue son développement. Elle existe déjà à travers des fonctionnalités présentes sur de nombreux véhicules neufs plutôt haut de gamme : freinage automatique d’urgence, régulateur de vitesse qui s’adapte aux véhicules roulant devant, maintien dans la voie, aide au parking. On parle de niveau 1 ou 2 de la conduite autonome, qui en compte cinq, le dernier consistant en une délégation complète, en toutes circonstances et en tous lieux de la conduite à une voiture robot.
Mais, grâce à des évolutions réglementaires autorisant et développant la conduite automatique en Europe, l’année 2022 pourrait bien être l’occasion d’un nouveau grand pas vers la disparition du conducteur humain. L’un des pionniers français de cette technologie, l’équipementier automobile Valeo, l’a bien compris en sortant, mardi 23 novembre, sa troisième génération de lidar, baptisé « Scala 3 », l’un des capteurs essentiels d’une voiture à conduite automatique. Un Lidar (pour « light detection and ranging ») permet de détecter, de jour comme de nuit, tous les objets environnants jusqu’à une distance de 200 mètres, de les identifier et de mesurer leur vitesse et leur direction. Il complète le radar (avec une portée moindre mais plus de précision et plus d’angle) ainsi que la caméra (qui a les qualités et les défauts de l’œil).
« Voir ce qui est invisible »
Le nouveau boîtier, qui sera commercialisé en 2024, a vu sa résolution multipliée par 12, sa portée par 3 et son angle de vue par 2,5. Résultat : il s’adapte à toutes les conditions de luminosité, est capable d’évaluer la densité des gouttes de pluie et suit les véhicules qui ne sont plus dans le champ de vision du conducteur, affirme Valeo. « Ces améliorations techniques, associées à de nouveaux algorithmes, permettent d’anticiper les trajectoires d’un cycliste ou d’un piéton même s’ils sont cachés par un autre véhicule, précise Geoffrey Bouquot, directeur R&D de Valeo en charge de la stratégie. Il peut voir ce qui est invisible pour un homme, un radar ou une caméra. »
Valeo compte bien ainsi conforter une avance qui place l’entreprise parmi les champions de la voiture autonome. Le groupe tricolore, qui fait travailler 300 ingénieurs sur ce seul sujet du Lidar, a déjà vendu 150 000 unités des générations précédentes de Scala. Si ses concurrents – Bosch, Continental, Velodyne, Velodyne – se sont lancés aussi dans l’industrialisation du Lidar, Valeo a longtemps été le seul à être capable d’en sortir à un rythme industriel de son usine de Wemding, en Allemagne, et d’atteindre ainsi des coûts correspondant aux exigences de l’industrie automobile. « 99 % des véhicules utilisant un Lidar sont équipés en Valeo », affirme le groupe.
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