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Canal+ signe un accord avec le cinéma français et veut imposer ses règles à Netflix

La filiale de Vivendi va verser 190 millions d’euros par an au cinéma. En échange, elle souhaite tenir à distance la plate-forme américaine dans la chronologie des médias.

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Publié le 02 décembre 2021 à 22h33, modifié le 03 décembre 2021 à 09h17

Temps de Lecture 4 min.

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Maxime Saada, président du directoire du groupe Canal+, à la cérémonie des Césars, à Paris, en mars 2021.

Maxime Saada, le président du directoire de Canal+, avait laissé entendre qu’il ferait un malheur, qu’il était prêt à resserrer les cordons de la bourse. Il n’en a rien été. Canal+ a finalement signé un accord avec le cinéma français « prolongeant jusqu’en 2024 au moins un partenariat historique de plus de trente ans », a annoncé le groupe de télévision payante dans un communiqué jeudi 2 décembre.

Mieux, la filiale de Vivendi a accepté d’accroître sa soulte. Elle versera chaque année, entre 2022 et 2024, 190 millions d’euros par an pour une centaine de films préfinancés et diffusés sur Canal+ et Ciné +, contre 160 millions d’euros aujourd’hui. Si l’on inclut ses chaînes en clair, le groupe français porte son investissement entre 205 millions et 210 millions d’euros, soit un total d’environ 600 millions d’euros sur trois ans.

Alors que jusqu’ici ces sommes étaient calculées en pourcentage du chiffre d’affaires de Canal+, le groupe s’est engagé à verser un forfait pour une centaine d’œuvres par an, s’alignant sur la tendance de ces dix dernières années. « Le calcul sur les assiettes devenait de plus en plus problématique. Le forfait permet d’avoir de la visibilité et de la lisibilité », explique Mathieu Debusschère, délégué général de la société civile des Auteurs réalisateurs producteurs, l’ARP, signataire de l’accord.

Par la même occasion, le cinéma français règle son différend avec Canal+, qui lui devait 32 millions d’euros. Revers de la médaille, le 7e art ne touchera pas un centime de plus si le chiffre d’affaires de Canal+ explose ces prochaines années.

Un accord sous conditions

Si la filiale de Vivendi se montre aussi généreuse, c’est également parce qu’elle souhaite imposer ses règles en matière de chronologie des médias, cet accord interprofessionnel qui fixe les délais de diffusion des films après leur sortie en salle, en fonction de la nature du distributeur. Ainsi, d’après le texte signé avec les organisations cinéma dont Le Monde a pris connaissance, Canal+ en fait même une condition suspensive : sans nouvelle chronologie des médias, l’accord fraîchement conclu serait caduc.

Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnés Canal+ : Maxime Saada, le « Monsieur Loyal » de Vincent Bolloré

Négocié depuis de long mois entre les professionnels (salles de cinéma, chaînes gratuites, payantes, etc.), ce compromis a comme enjeu principal de faire entrer dans l’exception culturelle française les plates-formes de streaming, comme Netflix, Disney+, Amazon Prime Vidéo. Jusque-là, ces dernières devaient attendre trente-six mois pour projeter des films sortis en salle. Mais depuis l’entrée en vigueur de la directive sur les services de médias audiovisuels (SMA), qui les oblige à investir 25 % de leur chiffre d’affaires dans la production audiovisuelle et cinématographique, elles souhaitent obtenir une fenêtre de diffusion plus avantageuse.

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