(BFM Bourse) - Le titre Ubisoft bondit à un sommet depuis octobre dernier alors que l'éditeur français de jeux vidéo apparaît (très) faiblement valorisé au vu de la prime que s'apprête à payer Microsoft pour acquérir Activision.
Déjà à l'œuvre depuis des années, la consolidation parmi les éditeurs de jeux vidéo prend une toute autre allure alors que Microsoft est en passe de s'offrir Activision Blizzard sur la base d'une valorisation de 68,7 milliards de dollars, ce qui en ferait -de très loin- la plus grosse acquisition jamais réalisée par le géant californien. Cette opération, qui va redessiner les rapports de force au sein du secteur puisqu'elle ferait de facto de Microsoft le n°3 mondial derrière Sony et Tencent, intervient une semaine après le rachat de Zynga (éditeur de Farmville notamment) par Take-Two, créateur de GTA, Red Dead ou NBA 2K, pour 12,7 milliards de dollars. Neuf mois après l'officialisation du rachat pour 7,5 milliards de dollars de ZeniMax Media, maison-mère de l'emblématique éditeur Bethesda, notamment à l'origine de Fallout et Doom, la firme de Redmond accélère ainsi nettement dans les jeux vidéo.
Son projet de rachat à près de 70 milliards de dollars annoncé ce mardi alimente la spéculation autour des autres éditeurs de jeux vidéo, et Ubisoft décolle de 11% à 50,2 euros vers 16h, au plus haut depuis début octobre dernier. Ubisoft est détenteur de nombreuses franchises à succès telles qu'Assassin's Creed, Far Cry ou Watch Dogs.
Car Ubisoft fait désormais figure de cible idéale. De par sa taille (plus de 2 milliards d'euros de revenus sur les 12 derniers mois) mais aussi et surtout de par sa valorisation, qui offre une forte décote par rapport à celle de ses comparables. C'est notamment l'avis de Charles-Louis Planade, analyste chez Midcap, qui a maintenu sa recommandation à l'achat et son objectif à 119 euros sur le titre Ubisoft le 6 janvier dernier, quand celui-ci végétait autour de 41 euros, pointant notamment le "contexte toujours extrêmement spéculatif sur le secteur".
Le prochain sur la liste ?
En termes de valorisation, Xavier Girard, gérant actions chez Milleis Banque, fait remarquer que "Microsoft se paye Activision à un prix équivalent à 10 fois son chiffre d'affaires annuel, quand Ubisoft se paye actuellement 3 fois" le sien. Si l'on affine ce ratio de valorisation aux 12 derniers mois, soit à fin septembre 2021, Microsoft s'apprête à débourser précisément 7,6 fois les revenus cumulés par Activision sur ses quatre derniers trimestres, tandis qu'Ubisoft est valorisé 2,7 fois ses ventes. Zynga avait été valorisé à hauteur de près de 4,7 fois les siennes par Take-Two, qui avait alors consenti à offrir une prime de 64% par rapport au dernier cours de Bourse. Microsoft est pour sa part en passe de payer une prime de 45% sur le derniers cours coté d'Activision.
Dans une nouvelle note publiée en réaction à ce rachat sobrement intitulée "un truc de fou", Charles-Louis Planade note que "les grandes manœuvres se poursuivent" et s'interroge sur le fait qu'Ubisoft pourrait être "le prochain sur la liste". "Sur les multiples de transaction reflétées par la transaction, Ubisoft serait valorisé 15 milliard d’euros, ou 121 euros par action, soit proche de notre objectif de cours naturellement maintenu à 119 euros".
L'expert observait en outre dans une note antérieure que "la liste des candidats déclarés au leadership n'ont qu'un point commun: ils sont tous des géants technologiques avec des noms comme Google, Amazon, Microsoft, Netflix ou Tencent". Celle des cibles potentielles se réduit de l'autre côté rapidement, et compte tenu de la surface financière très importante des possibles acquéreurs, il n'est pas à exclure que les derniers studios indépendants se négocient avec des primes encore plus importantes. Outre Ubisoft, l'éditeur polonais CD Projekt notamment à l'origine de la saga The Witcher gagne 3,5%.
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