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Microsoft, avec le rachat record d’Activision, rebat les cartes dans le jeu vidéo

Le groupe a annoncé son intention de débourser 68,7 milliards de dollars pour s’offrir le studio qui a produit notamment « Call of Duty » et « World of Warcraft ». Il deviendrait ainsi le troisième acteur du marché, après Tencent et Sony.

Par , et

Publié le 19 janvier 2022 à 02h54, modifié le 19 janvier 2022 à 11h34

Temps de Lecture 4 min.

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Une affiche publicitaire pour le jeu vidéo « Call of Duty: Vanguard », d’Activision, le 18 octobre 2021.

Une opération record. Mardi 18 janvier, Microsoft a annoncé son intention de mettre la main sur le studio de jeux vidéo Activision Blizzard, pour un montant de 68,7 milliards de dollars (60,7 milliards d’euros). L’offre, à laquelle consentent les dirigeants des deux parties, doit aboutir en 2023, après un vote des actionnaires d’Activision, et, probablement, un examen des autorités de la concurrence.

Ce rachat constitue le plus important jamais opéré par le géant de Redmond, loin devant celui qui l’a conduit à s’approprier le réseau social professionnel LinkedIn, pour plus de 26 milliards de dollars, en 2016.

Le tour de force de Microsoft, producteur des consoles Xbox, est d’autant plus remarquable qu’à l’époque de Bill Gates (le fondateur) et Steve Ballmer, la division jeux vidéo était restée le « parent pauvre » de l’entreprise, souligne Julien Pillot, enseignant-chercheur à l’Inseec, une école de commerce. Depuis, sous l’impulsion de Satya Nadella, PDG depuis 2014, et de Phil Spencer, à la tête de la division jeux vidéo, elle est devenue l’un des piliers du groupe. En 2021, elle pesait presque 10 % de ses 168 milliards de dollars de revenus, en hausse d’environ 33 % par rapport à l’année précédente.

« La plus grande forme de divertissement »

En annonçant le rachat d’Activision, Satya Nadella a rappelé ses ambitions dans le secteur, constatant que le jeu vidéo était, avec 3 milliards d’utilisateurs, « la plus grande forme de divertissement et celle qui se développe le plus vite », avec une prédiction à 4,5 milliards de consommateurs en 2030. Sa réflexion ne date pas d’hier. C’est à son arrivée que Microsoft a acquis Minecraft. Surtout, c’est sous son égide que s’est opéré, en 2021, le rachat du studio Zenimax – avec ses jeux populaires Fallout, Doom, Wolfenstein – pour 7,5 milliards de dollars.

En s’emparant d’Activision – 400 millions de joueurs actifs mensuels, 10 000 salariés –, Microsoft vise une cible autrement plus élevée avec des titres prestigieux sur PC et consoles, tels que Call of Duty ou World of Warcraft. Il s’ouvre également une porte vers le segment des jeux mobiles, dont il était quasiment absent. Dans le panier de la mariée se trouve en effet le studio King (à l’origine du jeu Candy Crush), qui lui permettra de décliner plus rapidement ses licences sur smartphone.

Le coup opéré par Microsoft promet de rebattre les cartes d’un marché en forte consolidation. Promis à devenir le troisième acteur mondial du secteur derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, constructeur de la PlayStation, il met une « pression énorme » sur ce dernier, estime Charles-Louis Planade, analyste spécialiste du jeu vidéo chez Midcap Partners. Il ne reste en effet plus guère de grands studios à racheter, sinon Ubisoft, ou Electronic Arts (EA), handicapé par les aléas de ses accords avec des fédérations sportives pour développer ses titres phares dans les jeux de football (avec la FIFA) ou de formule 1 (avec la FIA).

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