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Quand Bernard Arnault voulait acheter « Paris Match » et « Le JDD »

Après avoir affirmé n’avoir jamais essayé de racheter ces deux titres à Arnaud Lagardère, jeudi 20 janvier, devant la commission d’enquête sénatoriale qui le recevait, le PDG de LVMH a fait porter un correctif au Sénat. Son offre était restée sans suite.

Par  et

Publié le 21 janvier 2022 à 15h14, modifié le 21 janvier 2022 à 16h56

Temps de Lecture 2 min.

Bernard Arnault, au Sénat, à Paris, jeudi 20 janvier 2022.

Bernard Arnault rêvait bien de s’offrir Paris Match et Le Journal du dimanche. Le milliardaire a fait une offre pour les deux influents titres du groupe Lagardère au printemps 2021, comme le révélait Le Monde le 29 juin dernier. Jusque-là, l’empereur du luxe n’avait jamais confirmé l’information. Mais c’était sans compter la commission d’enquête du Sénat sur la « concentration des médias », qui a reçu Bernard Arnault jeudi 20 janvier.

A la toute fin de l’audition, le rapporteur David Assouline (socialiste, écologiste et républicain) a demandé précisément si son groupe avait proposé à Arnaud Lagardère de lui racheter l’hebdomadaire people et le quotidien du septième jour. Bernard Arnault a alors répondu : « Mes équipes ont probablement examiné différentes choses, mais on n’a jamais fait de proposition, non. » Sauf que devant une commission d’enquête, où l’on prête serment, tout parjure est passible de sanction pénale.

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Cette menace a produit son effet. Dès la fin de l’audition de jeudi, LVMH « a pris contact » avec le Sénat pour rectifier cette assertion, a expliqué Laurent Lafon (union des démocrates, radicaux et libéraux), le président de cette commission d’enquête, vendredi 21 janvier, à 14 h 30, en préambule de l’audition du jour (réservée aux fondateurs des sites d’information L’Opinion, Mediapart, Le 1 hebdo et Les Jours).

« Aucune poursuite ne sera engagée »

Puis, dans l’après-midi, les équipes de Bernard Arnault ont fait parvenir un rectificatif écrit, dont le sénateur a résumé le contenu : LVMH a bel et bien fait une offre unilatérale formalisée le 2 avril 2021, mais celle-ci est restée sans suite. « Compte tenu de la rapidité de la correction », il ne sera pas tenu rigueur à Bernard Arnault de s’être trompé, et « aucune poursuite ne sera engagée » à son encontre. Son courrier sera simplement ajouté au rapport final, a ajouté David Assouline.

Selon nos informations, le milliardaire avait proposé 80 millions d’euros pour les deux titres et était prêt à monter jusqu’à 100 millions d’euros. A ce moment-là, il était toujours officiellement l’allié d’Arnaud Lagardère dans sa société en commandite (l’ancienne forteresse qui protégeait ce dernier de toute OPA). Mais Vincent Bolloré, premier actionnaire, et Arnaud Lagardère étaient alors en plein rabibochage. Les deux hommes n’ont finalement pas eu envie de laisser partir ces deux agents d’influence à un an de l’élection présidentielle.

« Bienfaiteur de la presse »

L’offre du fondateur de LVMH est donc restée lettre morte. Elle confirme néanmoins une partie des raisons qui ont poussé Bernard Arnault à investir dans le groupe Lagardère, en avril 2020. Son intérêt pour ces deux fleurons de la presse française apporte également un éclairage différent sur l’intérêt de Bernard Arnault pour le secteur.

Le 20 janvier, le milliardaire s’est dépeint devant les sénateurs en bienfaiteur de la presse. La plupart du temps, a-t-il assuré, ce sont des propriétaires de journaux qui viennent naturellement à lui pour obtenir une aide. Et quand il répond présent, c’est au nom de « l’intérêt général ». A l’exclusion de tout autre objectif.

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