Ils sont cinq : le père, Didi Taihuttu, la mère et leurs trois filles adolescentes. On les surnomme la “famille Bitcoin”. Le site américain CNBC a rencontré cette famille américaine atypique, installée au Pays-Bas avant de tout plaquer en 2017. Cette année-là, les Taihuttu vendent leur grande maison et partent vivre de leurs économies en cryptomonnaie en parcourant le monde. Ils visitent 40 pays avant de poser leurs valises au Portugal, “le paradis fiscal ultime pour les détenteurs de cryptomonnaie”.

En 2017, le bitcoin valait 900 dollars. Il en vaut aujourd’hui 41 000. Les Taihuttu sont donc assis sur une petite mine d’or et comptent bien profiter de l’absence de taxes sur ces transactions au Portugal. Le pays n’impose en effet pas de taxes sur les plus-values ni sur les transactions de cryptomonnaie à cryptomonnaie et pas de TVA du tout à condition de ne pas vendre des services depuis le Portugal en cryptomonnaie. Par ailleurs, la résidence permanente est facile à obtenir. Les détenteurs de passeports européens n’en ont d’ailleurs même pas besoin. “Le Portugal est un très beau paradis pour le bitcoin”, s’enthousiasme Didi Taihuttu, qui conserve la fortune familiale dans des coffres secrets sur quatre continents différents…

Les Taihuttu seront bientôt rejoints par d’autres membres de leur famille. En fait ils sont loin d’être les seuls à choisir cette destination. Le dernier recensement portugais, qui date de 2021, montre que le nombre de résidents étrangers dans le pays a augmenté de 40 % en dix ans.

Wout Deley a lui aussi vendu sa maison en Belgique pour s’installer dans l’Algarve. “Pour lui, cela allait de soi”, souligne CNBC, qui rappelle que la Belgique taxe fortement les cryptomonnaies, et que Deley aurait certainement dû reverser jusqu’à 40 % de ses gains à l’État. Il en est convaincu :

Vous voulez doubler vos profits ? Il suffit de déménager au Portugal.”

Même s’il ne parle pas portugais, Deley se sent au paradis dans l’Algarve et apprécie la présence de plus en plus importante de crypto-expatriés comme lui, qui lui permettent d’avoir une communauté et de pouvoir fonctionner en anglais. Le Portugal, soucieux d’attirer d’avantage de nomades numériques, serait d’ailleurs tout à fait gagnant dans ce nouveau flux migratoire, qui compenserait l’exode de jeunes Portugais éduqués.

La prochaine étape ? La construction d’un crypto-village… par la famille Taihuttu !